Interventions sur "l’apprentissage"

16 interventions trouvées.

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec un taux de chômage qui culmine désormais à 25 %, la France fait partie des plus mauvais élèves de l’Union européenne en matière d’emploi des jeunes âgés de quinze à vingt-quatre ans. Pour lutter contre ce fléau, le Président de la République a proposé un vaste plan de relance en faveur de l’apprentissage. Il faut s’en réjouir. L’apprentissage est un atout dans la lutte contre le chômage des jeunes. Facteur incontournable du développement local, il répond à la fois au besoin de qualification et d’insertion professionnelle des jeunes et à la demande des entreprises qui souhaitent recruter des salariés qualifiés. La mission commune d’information sur la désindustrialisation des territoires, à laque...

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse et de vos engagements. Je voudrais simplement insister sur le fait que les CFA doivent également faire face à une évolution technologique et qu’ils ne sont pas suffisamment aidés à cet égard. Par ailleurs, il faut faire des efforts pour améliorer l’image de l’apprentissage. C’est un sujet que j’ai plaisir à évoquer. Après tout, je suis moi-même issu de l’apprentissage et, pourtant, je suis devenu sénateur.

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

...ences. Une mesure permet de le faire. Elle est déjà inscrite dans la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, sur l’initiative du Sénat. Le dispositif d’initiation aux métiers de l’alternance, le DIMA, prévoit que les CFA peuvent accueillir pour un an, et sous statut scolaire, les jeunes âgés de quinze ans pour leur faire découvrir l’apprentissage en approchant plusieurs métiers d’une même filière. Cela permet aux jeunes de mûrir leur choix, aux employeurs de tester leur motivation, et ainsi de faire baisser le taux de rupture des contrats, qui peut atteindre 20 %. Cette avancée du législateur a été, comme c’est souvent le cas, réduite par des contraintes réglementaires à un dispositif marginal sous tutelle de l’éducation nationale. Il ...

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

...ministre, je ne reviendrai pas sur le bien-fondé de la réforme du baccalauréat professionnel – je me suis déjà exprimé sur le sujet – et sur l’élévation du niveau de diplômes des jeunes. C’est une bonne réforme. Cependant, force est de le constater, le taux d’insertion professionnelle varie de parfois plus de dix points selon que le même diplôme est préparé par la voie scolaire ou par la voie de l’apprentissage. Ma proposition vise à réduire les réticences qui sont aujourd'hui celles du jeune et de l’entreprise. Et le DIMA va dans ce sens. C’est pourquoi, madame la ministre, le Sénat apportera sa valeur ajoutée au texte dont il sera saisi sur le sujet dans quelques semaines. Car, j’en suis intimement convaincu, un apprenti en marche fait autant avancer la France qu’un philosophe assis !

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

...texte, une formation professionnelle adaptée est plus que jamais un atout pour pouvoir accéder à l’emploi. D’ailleurs, une étude récente de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, la DARES, confirme que près des deux tiers des jeunes sortis d’un contrat d’apprentissage avaient un emploi à l’issue de leur formation. Ils étaient même 86 % au bout de trois ans. L’apprentissage est donc bien une voie efficace et d’avenir. C’est un précieux sésame pour les jeunes, une fois réglée la difficulté que constitue la recherche d’un maître d’apprentissage. Or c’est là que les choses se compliquent ! Certains jeunes ne parviennent pas à trouver de maître d’apprentissage ou, du moins, rencontrent des obstacles pour y parvenir. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la récente réfor...

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

...re d’objectifs aux régions, mais sans tenir compte de la situation existante ni de la démographie des seize à vingt-cinq ans dans chaque région. Il ne s’est certainement pas soucié non plus des particularités régionales. Les aménagements réglementaires que vous proposez ne correspondent pas aux ambitions affichées. Je rappelle que, depuis plus de dix ans, une loi chaque année en moyenne concerne l’apprentissage. Or les décrets d’application n’ont pas tous été publiés et les textes se révèlent peu efficaces. Par ailleurs, des modifications à répétition ont engendré de la confusion sur les responsabilités respectives de chacun des acteurs. Au-delà des effets d’annonce, madame la ministre, il vaudrait mieux travailler de manière plus approfondie.

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

… le Gouvernement, à grand renfort de communication, mise sur l’apprentissage, censé constituer le remède miracle face aux difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail ainsi qu’à l’orientation d’élèves mis au ban du système scolaire. Le Gouvernement annonce l’objectif de 800 000 apprentis en 2015 et de 1 million à terme, alors qu’il était de 425 000 apprentis en 2009. Pour ce faire, loin, très loin, de revaloriser la rémunération des apprentis, le Gouvernem...

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Enfin, si en effet un « vivier » de maîtres d’apprentissage est constitué, c’est au prix d’un abaissement des critères à satisfaire pour pouvoir exercer cette fonction, puisque vous faites passer de cinq à trois ans le nombre d’années d’expérience requises. Si l’apprentissage, avec une rémunération comprise entre 25 % et 78 % du SMIC, réserve la portion congrue aux jeunes, que l’on se rassure, il profitera bien aux entreprises... Le Gouvernement met en avant l’apprentissage de manière dogmatique, …

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

… sans s’interroger réellement sur ses effets pour ceux qui doivent en être les premiers bénéficiaires, à savoir les jeunes. Madame la ministre, sur quels éléments concrets vous appuyez-vous pour étayer l’utilité de l’apprentissage pour les jeunes ? Plus précisément, quel est le taux de rupture des contrats d’apprentissage ? Combien de jeunes sortent effectivement diplômés de ces formations ? Enfin, quel est le taux d’insertion professionnelle post-apprentissage ?

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

...e taux de réussite aux examens professionnels des apprentis est inférieur à celui des élèves ayant suivi la voie scolaire, respectivement de 5 points en CAP et de 6, 5 points en BTS. Par ailleurs, madame la ministre, l’une de mes préoccupations, en tant que rapporteure pour avis sur les crédits consacrés à l'enseignement professionnel, reste le financement annoncé. Depuis 2005, le financement de l’apprentissage s’est fait au détriment de l’enseignement professionnel, par transferts de fonds de l’un vers l’autre. Or votre réforme de la taxe d’apprentissage renforcera encore ce déséquilibre en plafonnant la part de la taxe professionnelle affectée aux formations professionnelles initiales à 960 millions d’euros, le surplus étant alors reversé pour le financement des contrats d’apprentissage par fléchage ...

Photo de Françoise FératFrançoise Férat :

...ombre de classes, et donc de métiers, disparaissent faute de vocation. Cette crise est avant tout la conséquence d’une information et d’une communication insuffisantes. La création d’universités régionales des métiers de l’artisanat pourrait certainement rendre plus attractive et plus accessible la formation aux métiers de l’artisanat. Je tiens à saluer les annonces du Gouvernement en faveur de l’apprentissage et la volonté qu’il manifeste en ce sens. Je pense, notamment, aux mesures prévues pour informer les chefs d’entreprise sur les avantages qu’ils auraient à embaucher en alternance afin de les inciter à opérer un tel choix. Cependant, il est important de travailler également sur le statut de l’apprenti. Aujourd’hui, les apprentis ne bénéficient pas des mêmes prestations sociales que les étudiant...

Photo de Françoise FératFrançoise Férat :

Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse. Vous l’avez rappelé tout à l’heure, monsieur le président, lors de cette réunion de travail organisée au Sénat dans le cadre des douzièmes journées de l’apprentissage, nous avons pu mesurer, s’il en était besoin, à la fois l’excellence des savoir-faire de ces jeunes, mais également leurs qualités personnelles. J’insisterai, madame la ministre, sur l’information et l’orientation, car elles me semblent primordiales. L’intervention des artisans dans les collèges pour parler de leur métier, voire pour aiguiller les jeunes, dans le cadre des stages de découverte, ...

Photo de Michel HouelMichel Houel :

...espoir que nous devons leur transmettre et qui est tout à fait, madame la ministre, à porter à votre crédit. Je rappelle que, sur les 970 000 entreprises artisanales qui existent en France, environ 400 000 emploient des apprentis. Il y a donc encore une marge de progrès ! J’ajoute que la moitié des chefs d’entreprise de ces 970 000 établissements sont à leur compte et qu’ils viennent du monde de l’apprentissage.

Photo de Gisèle PrintzGisèle Printz :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l’apprentissage est un dispositif de formation très efficace pour l’insertion professionnelle des jeunes. Il favorise à la fois l’autonomie, l’implication et la prise de responsabilité ; en ce sens, il offre aux jeunes les meilleures chances d’obtenir un emploi. Pourtant, en France, seulement 33 % des entreprises françaises déclarent y avoir recours, contre 60 % chez nos voisins allemands. Pourquoi ? En mars de...

Photo de Gisèle PrintzGisèle Printz :

En Lorraine, par exemple, 69 millions d’euros sont consacrés à l’apprentissage, soit près d’un quart du budget de la région. Pour conclure, nous regrettons que l’apprentissage à partir de quatorze ans refasse surface dans le débat. Nous l’avions dénoncé à l’époque du projet de loi de programmation pour la cohésion sociale, car il s’agit d’une remise en cause de facto du principe de la scolarité obligatoire jusqu’à seize ans. Entendez-vous, madame la ministre, renoncer à ce...

Photo de Gisèle PrintzGisèle Printz :

Madame la ministre, je déplore que les entreprises rechignent à embaucher des jeunes. Ceux-ci ont beaucoup de difficultés à être pris comme stagiaires. Vous ne m’avez pas répondu sur le fait que l’apprentissage pourrait se faire dès l’âge de quatorze ans. J’ai moi-même débuté ma carrière professionnelle comme apprentie, à quinze ans, et cela n’a pas été facile. Je ne voudrais pas que d’autres jeunes subissent les mêmes épreuves que moi.