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...ole, ne peut que nous interroger. Comment en est-on arrivé à une telle aberration ? Au pays de Sully, est-il normal de voir nos agriculteurs attaqués et stigmatisés continuellement ? Est-il normal de subir l'intégrisme écologique qui nous empêche de profiter des dernières innovations agrotechnologiques ? Est-il normal de livrer nos agriculteurs en pâture aux agités du bocal incompétents des réseaux sociaux, qui, dans un délire utopiste, nous éloignent des réalités économiques et terriennes de cette noble profession ? Est-il normal de décider de surtranspositions de directives, qui ne font que pénaliser nos agriculteurs français face à la concurrence européenne ? Est-il normal, enfin, de devoir toujours batailler pour faire admettre des mesures évidentes et de bon sens ? Face à la guerre...
...s en ont offert, hélas, une triste illustration. Pour conclure, mes chers collègues, cessons de polémiquer autour de blocages purement idéologiques, dont la profession a trop souffert ces dernières décennies. Ce texte comporte plusieurs mesures de bon sens, nécessaires à la modernisation de notre agriculture. Nous aurons rapidement des débats sur d'autres sujets primordiaux, tels que celui de l'eau. Le Sénat, en tant que fin connaisseur des territoires et des sujets agricoles, devra jouer à plein son rôle de créateur de solutions. Seul l'intérêt de l'agriculture française doit guider notre action. Pour ces raisons, le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera en faveur de cette proposition de loi.
S'agissant de l'eau, le texte donne de façon très inquiétante la priorité au stockage pour l'irrigation, en le considérant d'intérêt général majeur, sans engager de réflexion sur le partage de cette ressource. Il prévoit aussi de soutenir massivement et sans conditionnalité l'investissement agricole. Enfin, dans un contexte de tension sociale, on propose, alors qu'il s'agit d'un texte sur l'agriculture, de réformer...
...roductiviste », car nous en sommes loin en France. Le défi que doit relever notre modèle agricole n'est pas anodin : il s'agit de restaurer la puissance agricole de la France que plusieurs décennies de déclin ont abîmée, alors que la planète entière subit d'ores et déjà les conséquences du dérèglement climatique. L'adaptation à ce dernier et aux évolutions de la disponibilité de la ressource en eau, le renouvellement des générations et la préservation de notre souveraineté alimentaire sont trois priorités qui se rejoignent et qui sont chacune vitales pour notre agriculture. Le projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles, autour duquel les concertations se déroulent encore, sera une nouvelle occasion d'aborder ces sujets, sur lesquels il nous faudra trouver un consensus. De nombreux ...
...ut en vous opposant aux articles 13 et 18. Alors que le Gouvernement commence à réfléchir à des solutions pour adapter la France à une température de +4°C en 2100, il serait peut-être bon de tenir un discours plus cohérent sur un secteur qui représente 21 % des émissions de gaz à effet de serre, mais qui est aussi la première victime du changement climatique. En ce qui concerne la question de l'eau, comme je l'avais indiqué lors de la discussion générale, nous considérons que traiter ce sujet de cette manière revient simplement à jeter de l'huile sur le feu, sans apporter de solution concrète au problème du stockage. Déclarer d'intérêt général majeur un projet de stockage d'eau, par principe, et, parallèlement, réduire les contentieux ne font que prouver votre vision idéologique de l'eau, ...
Il s'agit, pourtant, d'un bien commun que nous devrions défendre collectivement. Notre souveraineté alimentaire passera aussi par le partage de l'eau. En cohérence avec notre position pendant les débats, mes collègues du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain et moi-même nous opposerons à cette proposition de loi. Nous aussi, nous souhaitons aider les 16 % de Français qui déclarent ne pas manger à leur faim et répondre à leurs attentes. Toutefois, nous ne pouvons pas nous résoudre à leur fournir des aliments de faible qualité, qui ne ...
… les aides à apporter à l'installation de nouveaux agriculteurs, ou encore sur la lutte contre l'accaparement des terres agricoles par des financiers. Enfin, au moment où, déjà au mois de mai, quatre villages sont privés d'eau – l'an dernier, ils étaient cent villages à l'être au cœur l'été – et alors que nous avons connu des mégafeux l'été dernier, non, ce n'est pas sérieux d'autoriser toutes les bassines, qu'elles soient méga, de retenue ou d...
...rnier : celui de l'accord de libre-échange conclu avec la Nouvelle-Zélande. Si le site du ministère de la transition écologique indique que la France s'est dotée d'une stratégie pour mettre un terme aux effets de ses importations sur la déforestation, la réalité est tout autre. Ainsi, cela ne pose aucun problème de signer des accords avec la Nouvelle-Zélande, premier importateur mondial de tourteaux de palme, qui est une monoculture à l'origine de la déforestation des forêts d'Asie du Sud-Est, et tout cela sous la présidence française de l'Union européenne ! Il s'agit d'un dumping environnemental, dans lequel, concrètement, est toléré ailleurs, ou pire, encouragé, ce qui est interdit chez nous. En outre, à propos de cet accord avec la Nouvelle-Zélande, sont distribuées des milliers de ton...
...ission européenne et ont des conséquences sur nos services publics, comme sur nos barrières tarifaires et non tarifaires. Le Parlement est tenu à l'écart de ces négociations, tout comme il est empêché de voter sur le Ceta par ce gouvernement qui refuse toujours de l'inscrire à l'ordre du jour du Sénat. Alors, dans le calme, je vous fais une dernière proposition : puisque ce projet est sur le bureau du Sénat et que nous y sommes tous opposés, allons au bout : inscrivons-le à l'ordre du jour d'une de nos niches parlementaires et votons contre ! Cela aura un double effet : premièrement, redonner du pouvoir au Parlement, si souvent piétiné par ce gouvernement ; deuxièmement, rendre un grand service aux agriculteurs en faisant tomber ce traité et en ouvrant une nouvelle ère pour nos relations c...
...nt Duplomb une proposition de loi, tout simplement parce que cela m'a semblé nécessaire pour tenter de remédier à la situation alarmante de notre agriculture. Je tiens à saluer la qualité du travail de Mme le rapporteur, ainsi que celui de la commission, qui a consacré plusieurs heures à l'examen de ce texte. Cette proposition de loi, qui avait donc déjà été améliorée et amendée, l'a été de nouveau en séance. Et même si, cher Laurent Duplomb, il est toujours possible de voir le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide, je tiens à saluer l'esprit de collaboration de M. le ministre de l'agriculture, qui, en dépit de ses quelques réserves, a permis d'aller dans le bon sens.
Je souhaite revenir sur un certain nombre de points qui font l'objet de débats et de critiques. Tout d'abord, on nous dit que l'on revient sur le cadre normatif et qu'il ne faut pas s'occuper du droit européen. Or l'un des principaux maux de notre agriculture est bien, me semble-t-il, le cadre normatif et les surtranspositions réalisées avec beaucoup d'anticipation. Un peu comme les entreprises françaises, les agriculteurs n'en peuvent plus de cette réglementation à n'en plus finir. Le Président de la République lui-même est favorable à un débat préalable aux travaux de deux ans, et non pas de trois, quatre, six ou dix ans, lorsqu'il s'agit de construire un bâtiment d'élevage ou de réaliser une retenue collinaire. Tous les agriculteurs ...
...tir, ce qui est un problème essentiel. Disposer d'une épargne consacrée aux agriculteurs permettra, je l'espère, de rapprocher ces derniers de l'ensemble des habitants du pays. L'innovation doit également être encouragée, tout comme la productivité et la protection de l'environnement. Pourquoi être systématiquement contre la productivité ? Pourquoi être systématiquement contre l'utilisation de l'eau, alors que, depuis vingt ans, les gouvernements s'acharnent à mettre les rivières à sec et à vider les nappes phréatiques par siphonnage ? Et aujourd'hui, après avoir provoqué l'incendie, on crie au feu ! Faire montre d'un peu moins de doctrine et d'un peu plus de réalisme serait utile si nous voulons passer l'été prochain avec suffisamment d'eau pour répondre aux besoins de l'ensemble des citoy...