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...ncées à la dernière minute, causent de grandes difficultés dans les aéroports pour les compagnies, mais aussi à l'évidence pour les voyageurs, qui sont tout de même la finalité du transport aérien. Il arrive aussi fort souvent, à l'inverse, que la direction générale de l'aviation civile (DGAC) mette en place le service minimum et demande aux compagnies de réduire le nombre de vols, alors que les grévistes sont finalement peu nombreux. Le système en vigueur aujourd'hui pose donc un certain nombre de grandes difficultés. Il apparaît à certains égards découplé du nombre de grévistes : la réduction du trafic n'est pas proportionnée au nombre de contrôleurs aériens en grève. C'est en raison de cette difficulté que la France a bien souvent été pointée du doigt, dans un certain nombre de classements e...
... eux-mêmes. En cas de grève, il est en effet possible de déclencher un dispositif de service minimum, afin d'assurer la continuité du service public et une certaine partie des opérations, en particulier celles liées aux vols vers la Corse et les outre-mer et au survol du territoire français. La DGAC est donc souvent obligée de déclencher préventivement ce dispositif, et ce même quand le nombre de grévistes s'avère en définitive faible, si bien qu'il n'aurait pas été nécessaire de le mettre en place. Ce service minimum implique des réquisitions de personnel. Les contrôleurs réquisitionnés ne peuvent, de facto, participer au mouvement de grève, quand bien même ils l'auraient voulu. Le service minimum a aussi pour effet de fragiliser la conciliation entre la vie professionnelle et la vie priv...
...anvier 2023 et la fin du mois de mai. Ces chiffres, dévoilés notamment par Bruno Belin et Stéphane Demilly en commission, sont édifiants. Face à ce constat implacable, la proposition de loi de notre collègue Vincent Capo-Canellas est plus que nécessaire. Aujourd'hui, la DGAC ne connaît pas à l'avance le nombre de contrôleurs participant à une grève, car ces derniers sont exemptés de se déclarer grévistes avant la grève elle-même. Le système de prévention et d'information actuellement en place a largement démontré sa totale inadaptation à la réalité des opérations. Comment expliquer qu'aujourd'hui, en France, les contrôleurs aériens n'aient aucune obligation de prévenir leur direction de leur participation à une grève en amont de celle-ci, alors qu'ils doivent assurer un service minimum comme ce...
... ministre, vous nous avez d'ores et déjà rassurés dans votre propos liminaire. L'obligation de prévenir de son intention de faire grève ou de renoncer à faire grève en est le point central. En effet, le déclenchement du service minimum par précaution n'est pas une situation satisfaisante pour les différents acteurs en présence. Disposer d'une vision sur le contingent réel des contrôleurs aériens grévistes afin d'organiser le trafic aérien national et international relève du bon sens. Or seule l'anticipation le permet. Penchons-nous, comme beaucoup l'ont déjà fait, sur la question du décret d'application qui organise le service minimum de la navigation aérienne. Je suis sénateur de l'Hérault et l'aéroport de Montpellier ne figure pas dans la liste des aéroports où les services essentiels de la n...
...t assurer un service minimum depuis la loi de 1984 et son décret d'application avec un taux de réquisition variable. Il leur est ainsi imposé d'assurer une capacité pour les survols égale à la moitié de celle normalement prévue pour respecter nos engagements internationaux, ce qui est nécessaire à la défense et aux besoins vitaux de notre pays. La DGAC ne pouvant pas connaître le nombre exact de grévistes, elle est conduite à annuler préventivement des vols, sans savoir s'ils auraient pu être assurés, ou à procéder à des annulations de dernière minute. Voilà ce à quoi veulent remédier les auteurs de cette proposition de loi, qui est, d'une certaine façon – disons-le ! –, une réaction aux perturbations qu'a provoquées en février et mars derniers l'exceptionnelle et puissante mobilisation populaire...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en somme, l'auteur de la proposition de loi, Vincent Capo-Canellas – que je salue –, nous soumet, face à une disproportion, un texte proportionné. Il constate, lors des journées de grève dans l'aviation civile, une disproportion entre le nombre effectif de grévistes et les perturbations provoquées. Pour y répondre, il a élaboré un texte proportionné, en cela qu'il respecte les grands équilibres juridiques et constitutionnels, à la fois sur la continuité du service public et sur le respect du droit de grève. Voilà ce qui, à nos yeux, rend ce texte extrêmement intéressant. En effet, il nous faut résoudre un paradoxe : parfois, un mouvement de grève étant ann...
...ter aux usagers de tels désagréments. Comme cela a été rappelé précédemment, les contrôleurs aériens étant des fonctionnaires, le service minimum s'applique pour assurer la continuité du service public. Les contraintes et astreintes ainsi imposées aux contrôleurs aériens en matière de réquisition auraient dû permettre d'éviter une telle situation le 11 février. L'absence de nombreux contrôleurs grévistes a provoqué, ce jour-là, un énorme chaos et des annulations massives de vols. Cela résulte-t-il d'une mauvaise gestion ou d'une erreur d'appréciation de la direction ? Convient-il d'incriminer les personnels et syndicats grévistes ? Permettez-moi, monsieur le ministre, de m'interroger sur la façon dont la DGAC a géré la situation. En l'état, il est clair que l'application du service minimum avec...
Pour autant, devons-nous adopter une loi à chaque fois qu'un événement se produit ? J'ai bien conscience que des problèmes existent, mais le fait de se déclarer gréviste à l'avance ne les réglera d'aucune façon. Pire, je crains que cela n'édulcore les nécessaires négociations. Ces professions représentent un ensemble complexe et il ne faudrait pas que la remise en cause d'une façon d'exercer un droit social soit un avant-goût de décisions qui seraient prises dans d'autres secteurs. Je remercie mes collègues de l'avoir compris en commission et de ne pas avoir ret...
...de la Direction générale de l'aviation civile a montré de façon très claire les limites du système actuel. Il n'y a aucune prévisibilité du trafic : la DGAC doit naviguer – ou plutôt piloter – à vue pour déterminer la proportion de vols à annuler, car elle ne dispose d'aucun outil pour connaître suffisamment tôt le nombre de contrôleurs aériens qui participeront à un mouvement de grève. Quelques grévistes peuvent conduire à des abattements massifs de vols et engendrer de fortes perturbations, en totale disproportion avec l'ampleur réelle du mouvement. Le double objectif de cette proposition de loi est donc tout à fait louable : améliorer la prévisibilité des grèves et l'adéquation entre l'ampleur de celles-ci et la réduction du trafic. De même, le moyen prévu pour le réaliser, la déclaration in...
...tiative, qui me rassure. Le combat se poursuit, non pas contre les contrôleurs aériens, mais, comme il l'a expliqué, au profit des voyageurs et de leur information. En effet, ce texte vise à faire en sorte non seulement que les contrôleurs aériens déclarent leur grève en amont, afin que les compagnies et leurs usagers en soient informés, mais aussi que le trafic soit adapté au nombre effectif de grévistes. Je suis ravie de cette initiative pour plusieurs raisons. D'abord, je suis ravie en tant que passager. Voilà deux mois, j'ai fait les frais d'une grève d'autant plus inacceptable qu'elle était secrète. C'est une fois dans l'avion à destination d'Amsterdam où je devais prendre ma correspondance qu'avec les passagers j'ai appris que des contrôleurs aériens étaient en grève et que nous partirion...
Mon cher collègue, au travers de cet amendement, vous fixez un objectif louable : assurer la proportionnalité et la constitutionnalité du dispositif en alignant ses dispositions sur d'autres dispositions existantes, notamment pour le personnel du secteur aérien soumis à la loi Diard. Cependant, cela pose une difficulté opérationnelle. Le nouveau délai ainsi créé permettrait au personnel gréviste de renoncer à la grève, non pas vingt-quatre heures avant chaque journée de grève, comme le prévoit la loi Diard, mais la veille de la journée, à dix-huit heures. Cette situation laisserait trop peu de temps à l'autorité administrative pour réaliser les « abattements » de vol et, le cas échéant, organiser le service minimum, ce qui va à rebours de l'objectif de la proposition de loi. Qui plus es...