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Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'ai l'honneur de présenter devant vous une proposition de loi visant à garantir la confidentialité des consultations juridiques des juristes d'entreprise. Certains des traits de cette proposition de loi sembleront probablement familiers à plusieurs d'entre vous, puisqu'elle prolonge un amendement déposé par notre collègue Hervé Marseille dans le cadre de l'examen du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027. Sans son initiative, je ne serais pas devant vous aujourd'h...
... identifié et traçable. En d'autres termes, il s'agit d'une protection des avis et non des personnes. Enfin, par cette proposition de loi, nous entendons offrir un cadre juridique compétitif aux entreprises françaises – c'est fondamental ! Applicable, sous diverses formes, en Belgique, au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans dix-sept des trente-trois pays membres de l'OCDE, la confidentialité des consultations juridiques des juristes d'entreprise est une arme essentielle en matière d'attractivité économique. Si la France souhaite disposer de juristes d'entreprise de plein exercice, elle doit à son tour leur reconnaître cette prérogative. L'adoption de ce texte évitera l'installation de services juridiques offshore et constituera une réponse beaucoup plus efficace que les lois de blocage aux injonctio...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes réunis aujourd'hui pour examiner la proposition de loi, déposée par notre collègue Louis Vogel, visant à garantir la confidentialité des consultations juridiques des juristes d'entreprise. La principale vertu du dispositif qui est soumis à notre délibération n'est certainement pas son originalité. En effet, nous avons déjà adopté un dispositif très similaire lors de l'examen de la loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027, dont Agnès Canayer et moi-même étions rapporteures. Cette disposition a néanmoins été c...
Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, nous débattons aujourd'hui de la possibilité d'attribuer, sous certaines conditions, le bénéfice de la confidentialité des consultations juridiques aux juristes d'entreprise ; il s'agirait, ce faisant, de clore un débat vieux de trente ans. Avant de vous exposer les raisons pour lesquelles les élus du groupe Union Centriste, que j'ai l'honneur de présider, voteront majoritairement en faveur de cette proposition de loi, je tiens à saluer le travail de notre rapporteure, Dominique Vérien, et de la commission des lois : celle-ci a ...
... attaché aux avis internes émis par les juristes salariés en matière civile, commerciale et administrative. L'auteur de cette proposition de loi l'a souligné, ladite confidentialité s'attache aux avis et non aux personnes. Elle n'est donc pas de même nature que le secret dont bénéficient les avocats dans leurs échanges avec leurs clients, secret lié à la protection des droits de la défense. Les consultations visées par la proposition de loi devront ainsi comporter la mention expresse « confidentiel – consultation juridique – juriste d'entreprise ». L'usage abusif de cette mention sera puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. Il est nécessaire, me semble-t-il, de prévoir de telles garanties afin de prévenir d'éventuels abus auxquels pourrait donner lieu la nouvelle protection ainsi ...
Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, ce texte vise à clore un débat qui resurgit régulièrement dans l'actualité législative depuis trente ans. Pour cette raison, il mérite non seulement notre attention, mais aussi notre approbation. La loi du 31 décembre 1971 octroie aux juristes d'entreprise le droit de rédiger des consultations juridiques à destination de l'entreprise qui les emploie. Mais, plus de cinquante ans après son adoption, la France reste « un des rares pays à ne pas protéger du tout la confidentialité des avis juridiques émis par des juristes en entreprise » : c'est ce qu'indiquait, dans son rapport du 26 juin 2019, notre ancien collègue député Raphaël Gauvain. L'année dernière, dans le cadre de l'examen du ...
... de contrôle prudentiel et de résolution et l'Autorité de la concurrence. L'absence de dérogation pour ces trois instances soulève d'importantes difficultés. En effet, le risque est grand de limiter fortement, voire d'entraver totalement, leurs pouvoirs d'enquête et de contrôle en permettant aux entreprises de se constituer des « boîtes noires ». De plus, l'opposabilité de la confidentialité des consultations juridiques des juristes d'entreprise aux trois autorités que j'ai citées créerait des régimes probatoires différents, notamment avec le parquet national financier. En résulterait une situation qui serait pour le moins singulière en droit français. Je tiens à remercier Ian Brossat d'avoir rappelé l'opportun refus opposé à une réforme analogue, en 2015, par le ministre de l'économie : il s'appela...