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...e le gouvernement auquel elle appartenait souhaitait, par cette réforme, accélérer l'élévation générale du niveau de qualification de notre jeunesse, en augmentant le nombre d'étudiants accueillis dans l'enseignement supérieur et en garantissant à tout bachelier le droit d'y poursuivre ses études. Le dessein du Gouvernement était de refonder la « méritocratie républicaine » en donnant à chaque « lycéen où qu'il réside dans notre pays – en métropole ou en outre-mer, en milieu urbain ou dans un territoire rural –, les mêmes chances d'aller jusqu'au bout de ses capacités ». Vaste programme ! Dans la pratique, cet accès garanti à l'enseignement supérieur devait résulter de l'offre faite aux lycéens de personnaliser leur parcours d'entrée. La ministre déclarait alors que le principe de personnalis...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, entre les mois de décembre et de juillet, un élève de terminale compose avec un agenda très chargé. En plus des devoirs de fin de semestre, des épreuves anticipées du baccalauréat et du grand oral, nos lycéens sont confrontés aux échéances de Parcoursup : il y a tout d'abord l'inscription, la création du dossier et la formulation des vœux, puis l'arrivée des réponses, les choix et, enfin, la phase d'admission. Pour les lycéens, ce parcours du combattant est crucial, mais combien d'entre eux sont capables de mesurer ce qui se joue pendant cette période ? En décembre dernier, plus de 700 000 familles...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, ressentir de l'appréhension au moment de choisir son orientation est un sentiment courant qu'ont en commun non seulement les lycéens, mais aussi leurs parents. Dans cette période, les lycéens doivent prendre des décisions importantes concernant leur avenir académique et professionnel. Les parents, quant à eux, ne sont pas épargnés : ils peuvent ressentir de l'inquiétude et se demander si leur enfant choisira la bonne voie et sera en mesure de réussir ses études et sa carrière. Avant 2018, le dispositif APB était le système...
...idats par les commissions d'examen des vœux. Alors que les responsables de certaines formations expliquent tenir compte des spécialités pour classer les candidats, les informations sur la pondération de ces notes sont absentes des grilles d'analyse présentes sur la plateforme. Les candidats ont besoin d'informations claires pour orienter leur choix. Cette transparence est nécessaire pour que les lycéens aient confiance dans la procédure. Or, pour beaucoup d'entre eux, ce n'est pas le cas. Cette situation contribue à la fuite vers les établissements privés qui captent un nombre toujours plus important d'étudiants, alors que les formations laissent souvent à désirer, quand elles ne relèvent pas de l'arnaque. Il faut désormais que les responsables de chaque formation rendent publique la formule ...
Madame la ministre, j'entends votre réponse, mais les améliorations auxquelles vous faites référence sont insuffisantes. Les moyens supplémentaires pour l'orientation que j'appelle de mes vœux sont des moyens humains pour accompagner concrètement les élèves. Il est du reste évident que les élèves du lycée Stanislas sont beaucoup mieux accompagnés que les élèves des établissements de Seine-Saint-Denis, département où je suis né.
...Complexité technique de la plateforme, absence d'examen des lettres de motivation, opacité totale des critères de sélection… Les maux sont connus de tous et leurs conséquences sont de plus en plus préoccupantes. Voilà en effet six ans que les étudiants cherchent des stratégies pour déjouer le plus habilement possible le dispositif, source d'angoisses et d'inquiétudes. Voilà six ans que certains lycées réfléchissent à la meilleure manière d'accompagner leurs élèves, en poussant parfois le vice jusqu'à délivrer un double bulletin de notes – l'un constituant une vitrine pour Parcoursup, l'autre comportant les véritables notes de l'élève. Madame la ministre, comment en sommes-nous arrivés là ? Comment en sommes-nous arrivés à ce que l'on pourrait considérer comme un paroxysme de bureaucratie, qu...
Peut-être aurait-il fallu penser la réforme du lycée et du baccalauréat et organiser l'orientation avant de voter cette loi ORE. Nous avions d'ailleurs dénoncé ce hiatus au sein de notre Haute Assemblée. Il fallait certes aller très vite au sortir de l'échec du système d'admission post-bac (APB), mais ce mauvais choix de calendrier fut le péché originel à cause duquel vous avez hérité d'un système qui, malheureusement, ne fonctionne pas. Au-delà d...
...thique et scientifique de Parcoursup. Aujourd'hui encore, les élèves ne savent pas toujours selon quels critères leur dossier sera examiné et, le cas échéant, comment ces critères seront pondérés. Aucune information n'est donnée sur les éléments de notation utilisés par les commissions d'examen des vœux. Dans ce contexte, il me semble extrêmement important que la fiche Avenir renseignée par les lycées soit la plus précise possible – plusieurs présidents d'université m'ont invitée à plaider en ce sens. Celle-ci est particulièrement importante, car elle comporte des appréciations pour chaque vœu formulé par le lycéen pour la phase principale. Or le chef d'établissement doit émettre un avis portant aussi bien sur la cohérence du projet d'orientation de l'élève que sur sa capacité à réussir. Ain...
...troisième et dernier sujet sur lequel je souhaite insister est l'accès aux écoles et classes prépas privées, réputé discriminant d'un point de vue social. On le sait, l'accompagnement prodigué aux élèves compense différemment les inégalités sociales. Dans la mesure où la construction du projet de l'élève reste l'apanage de l'établissement, celui-ci est plus individualisé et plus précoce dans les lycées les plus favorisés, alors qu'il repose souvent, faute de moyens, sur des pratiques collectives dans les lycées les plus en difficulté. Nous assistons au développement du coaching scolaire et du secteur privé de l'orientation. Ces pratiques payantes – et souvent onéreuses – facilitent l'intégration de grandes écoles et de classes préparatoires, parfois grâce à des stratégies auxquelles de nombre...
... – classes préparatoires, études de médecine, grandes écoles, doctorats… – est encore plus inégalitaire. Votre politique, à travers Parcoursup, est rattrapée par ses échecs, car une plateforme ne saurait cacher le manque d'investissement dans l'orientation et l'avenir des jeunes étudiants. Le nombre de conseillers d'orientation a fortement diminué entre 1980 et 2022, alors même que le nombre de lycéens, sur cette période, est passé de 1, 4 million à 2, 2 millions. De plus, le manque de places dans l'enseignement supérieur est très important. Ce qui se joue derrière le budget et les moyens alloués à cette fameuse frontière entre lycée et enseignement supérieur, c'est l'accès de tous les jeunes étudiants à un enseignement supérieur de qualité, qui réponde à leurs aspirations. Les élèves qui n...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, tout d'abord, je tiens à remercier notre collègue Pierre Ouzoulias d'avoir pris l'initiative d'organiser ce débat, qui tombe à point nommé. En effet, depuis plusieurs semaines, près d'un million de lycéens et de deux millions de parents sont sur le pont de la plateforme Parcoursup. Cela engendre, comme l'a indiqué mon collègue Yann Chantrel, un stress familial qui s'inscrira dans le quotidien de certains jusqu'au mois de septembre. La plupart des enquêtes concernant le ressenti de celles et de ceux qui ont utilisé Parcoursup soulignent par ailleurs une certaine opacité quant aux algorithmes de ...
...ttez-moi, à ce titre, de vous faire part de quelques orientations possibles. Tout d'abord, le créneau dans lequel le numéro vert est joignable pourrait ne pas se limiter à la plage horaire dix heures-seize heures, du lundi au vendredi. Ensuite, vous pourriez envisager, avec votre collègue ministre de l'éducation nationale, de renforcer en amont l'accompagnement des élèves par les enseignants du lycée et de l'enseignement supérieur, mais aussi de réintroduire l'indicateur visuel vert-orange-rouge – présent dans APB –, qui offre une idée du caractère sélectif de la formation objet du vœu formulé. Enfin, pourquoi ne pas utiliser en amont de la phase officielle un simulateur reposant sur l'intelligence artificielle ? Il permettrait, à partir des données statistiques des années précédentes et des...
...+3 ; on en parle encore aujourd'hui, et c'est pourquoi l'examen de ce texte a constitué un moment important. Je me souviens aussi des propos de notre collègue Sylvie Robert, qui disait alors qu'il était important que le Sénat prenne du temps pour en débattre. Pierre Ouzoulias, quant à lui, nous parlait de constitutionnalisation, tandis que Max Brisson évoquait les pratiques d'évaluation dans les lycées, cependant que Marie-Pierre Monnier et Sonia de La Provôté insistaient sur l'orientation. Six ans plus tard, le 6 mars 2024, je ne dirai pas, comme Karl Marx, même pour faire plaisir à Pierre Ouzoulias
Je pense aux lycéens et aux étudiants, comme ceux que j'aperçois à cet instant dans les tribunes du Sénat : je me dis que le rapport de l'inspection générale a peut-être érodé leur confiance, fait naître en eux des doutes sur la fiabilité, la transparence et l'équité de Parcoursup, accentuant ainsi leur angoisse. Je regrette véritablement que cet outil n'ait pas réussi à inspirer confiance à tous ses utilisateurs....
...a ministre, nous ne doutons pas de votre engagement, qui est indéniable. Cela étant, tous ces dispositifs sont révélateurs du ministre qui est en fonction. Vous avez raison de le souligner, et les auditions que nous avons menées aux côtés de nos collègues présents ici même cet après-midi l'attestent : la plupart des établissements scolaires agissent en toute transparence. Ainsi, le proviseur du lycée Louis-Le-Grand, accompagné de ses deux proviseures adjointes, a pris le temps de nous expliquer le déroulé des opérations, qui fait honneur au système éducatif français. Comme je le disais tout à l'heure, s'il ne s'agit pas de faire le procès de Parcoursup, qui est un bon outil – 21 000 formations proposées, 7 500 en préapprentissage et en apprentissage –, il est important de dire qu'il faut l'a...
...i d'attente des propositions pour les candidats qui n'en ont pas et d'accélérer la procédure. Cela étant, si une telle réforme permettrait d'accélérer la procédure de sélection, elle accentuerait les inégalités entre candidats, certains d'entre eux n'ayant pas tous les outils en main pour procéder à une classification stratégique. Se pose ainsi la question de l'accompagnement à l'orientation au lycée. Un tel accompagnement existe, mais il aurait besoin d'être uniformisé et renforcé au niveau national. L'État doit s'affirmer face à l'essor d'un marché privé qui ne fait qu'accroître les inégalités entre les lycéens, seuls les plus favorisés d'entre eux pouvant y recourir. Lutter contre le manque de transparence est une autre priorité : il est nécessaire d'inciter les responsables des formatio...
Madame la ministre, selon le retour que m'ont fait les lycéens et étudiants des Vosges, présents en ce moment même dans les tribunes de notre assemblée, le délai de trois jours semble trop court pour faire sereinement son choix. Une période de cinq jours serait peut-être préférable… Continuons d'échanger à ce sujet. Je vous sais attentive aux propositions faites lors des débats dans cet hémicycle. L'ensemble des engagements que vous prenez envers nous est...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les lycéens et leurs familles font face à des formations foisonnantes dans l'enseignement supérieur. À l'heure du choix, il leur est souvent difficile de faire coïncider l'avenir professionnel qu'ils envisagent et le meilleur moyen de se former pour y accéder. L'enseignement supérieur est libre dans notre pays. Par conséquent, la diversité des formations proposées par des structures privées offre aux étud...
...ître cette angoisse liée au fonctionnement très particulier du système français, sur lequel nous devrons nous pencher. Tout le monde l'a indiqué : nous souhaitons, à l'instar du sénateur Jacques Grosperrin, qu'un travail soit mené et qu'il conduise à une véritable transparence des critères de préclassement des vœux. Selon la Cour des comptes, 20 % des filières en tension recourent au critère du lycée d'origine : cela n'est pas acceptable. J'ai bien entendu votre engagement, madame la ministre, même si votre propos était nuancé : vous voulez supprimer les effets dommageables de ce critère – j'aurais préféré que vous supprimiez le critère lui-même. La solidarité gouvernementale vous empêche de le reconnaître, mais nous avons tous souligné que l'investissement de l'éducation nationale dans Parc...