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...d'aller jusqu'au bout de ses capacités ». Vaste programme ! Dans la pratique, cet accès garanti à l'enseignement supérieur devait résulter de l'offre faite aux lycéens de personnaliser leur parcours d'entrée. La ministre déclarait alors que le principe de personnalisation constituerait un nouvel instrument permettant de rétablir l'égalité des chances au sein de notre enseignement supérieur. Une plateforme informatique, dénommée Parcoursup, devait faire coïncider les choix libres des lycéens et les offres de l'enseignement supérieur. Elle devait garantir l'équité et la transparence des affectations, tout en autorisant chaque filière à gérer, par un numerus clausus, les candidatures excédant sa capacité d'accueil. Six ans après la promulgation de la loi, il convient de nous demander si ces o...
...héances de Parcoursup : il y a tout d'abord l'inscription, la création du dossier et la formulation des vœux, puis l'arrivée des réponses, les choix et, enfin, la phase d'admission. Pour les lycéens, ce parcours du combattant est crucial, mais combien d'entre eux sont capables de mesurer ce qui se joue pendant cette période ? En décembre dernier, plus de 700 000 familles se sont pressées sur la plateforme pour choisir parmi les 23 000 formations proposées. Selon les chiffres publiés par Parcoursup, 93, 5 % des bacheliers ayant émis des vœux ont été destinataires d'au moins une offre d'admission, soit un taux supérieur à celui de l'année passée. Autre évolution positive, les étudiants cherchant à se réorienter disposent désormais de davantage de propositions. Pour ce qui est de la phase complémen...
...isi comme premier vœu une licence en tension étaient départagés par tirage au sort ? Avec ce nouveau dispositif, les démarches permettant à chacune et chacun de formuler et de suivre ses vœux sont devenues beaucoup plus claires. Car il ne faut pas l'oublier, Parcoursup est avant toute chose un outil qui a permis de donner de la visibilité à un ensemble de formations sur un seul et même site. La plateforme est également apparue comme une petite révolution pour les élèves : elle leur a donné une liberté totale dans la formulation de leurs vœux sans avoir à les hiérarchiser – nous savons combien cela leur est cher. Cette évolution a permis de lutter contre l'autocensure dont on mesure à quel point elle peut être forte lorsque l'entourage familial n'est pas sensibilisé au monde de l'enseignement supér...
...leur orientation et qu'ils doivent apprivoiser la bête Parcoursup. « On est lâchés dans la fosse », m'ont dit les étudiants que j'ai pu rencontrer. Cette anxiété découle d'un mensonge initial : Parcoursup a été présenté comme une réponse méritocratique à l'injustice du système précédent, et la sélection comme un remède à l'échec dans les études supérieures. En réalité, la fonction première de la plateforme a été de gérer la pénurie dans un système universitaire sous-financé : alors qu'entre 2008 et 2021 le nombre d'étudiants a augmenté de 25 %, le budget de l'enseignement supérieur a quant à lui chuté de 12 %. Parce que l'objectif réel de Parcoursup n'est pas pleinement assumé, la procédure s'apparente pour les candidats à un parcours semé d'embûches, source d'injustices et de défiance. Le dernier...
..., je crois, un court, mais parfait résumé de ses défaillances, encore trop nombreuses et criantes. Certes, de nombreux progrès ont été réalisés, à l'instar de l'élargissement de l'offre de formation, de l'enrichissement de l'information ou de l'ajustement du calendrier. Toutefois, comme le soulignait déjà Jacques Grosperrin, dans son excellent rapport de 2023, « l'appréciation des usagers de la plateforme suit une tendance inverse » à ces améliorations. Nous devons donc nous demander pourquoi, malgré les efforts consentis, prédominent dans le débat public une anxiété croissante et le sentiment d'un manque de clarté, d'équité et de transparence. Nous devons également nous demander pourquoi cet outil, présenté comme « une procédure simple, juste et transparente » par Frédérique Vidal et Jean-Miche...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, à huit jours de la clôture des inscriptions sur la plateforme Parcoursup, débattre de l'équité et de la transparence de cette procédure d'admission dans l'enseignement supérieur prend tout son sens. Force est de constater que, depuis sa création en 2018, Parcoursup n'a jamais suscité la pleine et entière confiance des élèves et de leurs parents : ce dispositif fait l'objet de critiques récurrentes portant notamment sur l'opacité des modalités de classement...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, en juillet dernier, cinq ans après le lancement de Parcoursup, la commission de la culture du Sénat a souhaité dresser un état des lieux du fonctionnement de la plateforme en lançant une mission d'information. Des ajustements avaient été apportés à la procédure pour la session 2023, durant laquelle un nombre record de vœux – 11, 8 millions – avaient été formulés. Il convient de souligner plusieurs points positifs depuis la création de Parcoursup : la plateforme numérique a gagné en ergonomie ; ses contenus ont été améliorés tant d'un point de vue qualitatif que q...
...abord à remercier le groupe communiste d'avoir pris l'initiative de ce débat sur l'équité et la transparence de Parcoursup. L'école égalitaire devrait constituer une priorité. Malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd'hui. L'actualité récente nous a montré, une nouvelle fois, que Parcoursup était le catalyseur d'un véritable entre-soi social et scolaire. Le débat de ce jour fait sens tant la plateforme est connue pour ses dysfonctionnements. En effet, les promesses des débuts ne sont pas tenues. Le manque de transparence est problématique : nous ne savons quasiment rien de cette plateforme. Nous demandons en quelque sorte à la jeunesse de confier son avenir à un site plus opaque que jamais. La compréhension et la transparence des algorithmes sont essentielles pour comprendre et faire confiance...
Mme Mathilde Ollivier. Madame la ministre, vous me répondez que vous vous appuyez sur des chiffres et non sur des opinions. Or 83 % des jeunes considèrent aujourd'hui que la plateforme est une source de stress : si cette période de leur vie est certes angoissante, compte tenu des choix qu'ils doivent opérer, c'est encore trop !
Je souhaite tout d'abord, madame la ministre, attirer votre attention sur le fait que, si un grand nombre de bacheliers généraux trouvent effectivement une formation sur la plateforme, ce chiffre est sensiblement moins élevé pour les bacheliers des filières technologique et professionnelle, qui ont tendance, selon le comité éthique et scientifique de Parcoursup – dont j'ai parcouru le rapport –, à faire le choix de l'insertion directe dans l'emploi et qui n'accèdent donc pas à l'enseignement supérieur. En second lieu, beaucoup de bacheliers sont également tentés de s'orienter...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, tout d'abord, je tiens à remercier notre collègue Pierre Ouzoulias d'avoir pris l'initiative d'organiser ce débat, qui tombe à point nommé. En effet, depuis plusieurs semaines, près d'un million de lycéens et de deux millions de parents sont sur le pont de la plateforme Parcoursup. Cela engendre, comme l'a indiqué mon collègue Yann Chantrel, un stress familial qui s'inscrira dans le quotidien de certains jusqu'au mois de septembre. La plupart des enquêtes concernant le ressenti de celles et de ceux qui ont utilisé Parcoursup soulignent par ailleurs une certaine opacité quant aux algorithmes de tri et au classement des candidats, accentuant de fait le stress de...
...a été dit, il nécessite notamment un accompagnement parental et professoral. Bien qu'il soit essentiel, celui-ci est malheureusement parfois impossible, ce qui conduit à des manquements au principe d'équité qui devrait pourtant s'appliquer à tous les candidats sur l'ensemble du territoire. Votre mission est donc de la plus haute importance, car il est indispensable de continuer à améliorer cette plateforme l'an prochain. Permettez-moi, à ce titre, de vous faire part de quelques orientations possibles. Tout d'abord, le créneau dans lequel le numéro vert est joignable pourrait ne pas se limiter à la plage horaire dix heures-seize heures, du lundi au vendredi. Ensuite, vous pourriez envisager, avec votre collègue ministre de l'éducation nationale, de renforcer en amont l'accompagnement des élèves pa...
… mais je voudrais remercier au préalable Pierre Ouzoulias d'avoir fait inscrire ce débat à notre ordre du jour, parce qu'il nous donne l'occasion d'échanger sur cette plateforme, au terme de plusieurs années de fonctionnement, en précisant bien qu'il ne s'agit pas d'en faire le procès. Rappelons-nous ce qu'était APB et le caractère inique du tirage au sort
En revanche, madame la ministre, Parcoursup sera ce que vous en ferez, vous et vos successeurs. Vous êtes en fonction depuis mai 2022 : depuis lors, la plateforme n'est pas parvenue à inspirer confiance à tous ses utilisateurs, ce que je regrette. Même si le processus est moins long, même si l'outil est plus ergonomique et plus transparent, même si, je le redis, comme j'en ai l'impression, Parcoursup est un bon outil, le rapport sur Stanislas – patatras ! – a créé un émoi certain chez de nombreux Franciliens et, au-delà, chez de nombreux Français.
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, 83 %, c'est la proportion des étudiants qui continuent à trouver la procédure de Parcoursup « stressante », selon le résultat d'une enquête d'Ipsos. Il est notamment reproché au dispositif un manque de transparence, d'équité, de clarté et de rapidité. Malgré les améliorations apportées à la plateforme, par exemple une offre de formation élargie et une information enrichie, Parcoursup créerait une égalité de façade, et les élèves seraient choisis uniquement en fonction de leurs résultats scolaires. En réalité, les élèves favorisés ont plus de chances d'avoir de meilleures notes et de bénéficier d'un meilleur accompagnement sur la plateforme. Le processus conduit à une sélection permanente, mê...
...ir à un critère plus objectif que celui de la prise en compte du lycée d'origine pour garantir une forme d'égalité entre lycéens, critère qui serait fondé sur l'écart de notation entre la moyenne du contrôle continu en classe de terminale et les résultats au baccalauréat. Enfin, il est nécessaire de faire évoluer Parcoursup, afin de mieux intégrer les candidats en reprise d'études. À ce jour, la plateforme est mal conçue pour cette population d'étudiants, qui ne cesse pourtant de croître. Madame la ministre, serait-il possible de fixer la date limite pour hiérarchiser les vœux des candidats vers le 10 juin, dans la mesure où les élèves ont accès aux premières réponses dans Parcoursup le 30 mai ? Cela permettrait aux candidats d'être accompagnés dans leurs futurs établissements. Serait-il égalemen...
...rmations dispensées entièrement à distance, sans que cela soit clairement énoncé aux futurs étudiants au cours des forums de présentation. Il est donc important d'éclairer les lycéens et leurs familles à l'aide de critères objectifs, leur permettant de faire les choix d'orientation les plus pertinents et les plus adaptés. Parcoursup répond partiellement à cet objectif, puisque le catalogue de la plateforme recense 23 000 formations dans l'enseignement supérieur. Cependant, toutes les formations n'y figurent toujours pas. On constate même la création de plateformes parallèles, où une partie seulement des formations privées sont recensées. Cela ne va pas dans le sens d'une meilleure lisibilité ou d'une information juste et complète des familles et des jeunes. Comment remédier à cette fragmentation ?...
... sentiment de jouer leur vie et leur avenir professionnel à long terme. Nous ne disposons pas d'un système de remédiation similaire à celui qui prévaut en Allemagne, lequel permet à des salariés de recommencer une formation professionnelle ou de revenir vers l'université. Ce gros défaut de notre système explique le surinvestissement émotionnel dans Parcoursup, qui est dommageable. Même si cette plateforme était totalement transparente – ce qu'elle n'est pas tout à fait –, on ne pourrait pas faire disparaître cette angoisse liée au fonctionnement très particulier du système français, sur lequel nous devrons nous pencher. Tout le monde l'a indiqué : nous souhaitons, à l'instar du sénateur Jacques Grosperrin, qu'un travail soit mené et qu'il conduise à une véritable transparence des critères de préc...