Interventions sur "supérieur"

14 interventions trouvées.

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste –  :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le 7 février 2018, on débattait, dans cet hémicycle, d'un projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants. L'ambition affichée à travers ce texte était de réformer fondamentalement l'enseignement supérieur en modifiant notamment les conditions pour y accéder. À cette tribune, la ministre de l'enseignement supérieur de l'époque avait déclaré que le gouvernement auquel elle appartenait souhaitait, par cette réforme, accélérer l'élévation générale du niveau de qualification de notre jeunesse, en augmentant le nombre d'étudiants accueillis dans l'enseignement supérieur et en garantissant à tout bacheli...

Photo de Maryse CarrèreMaryse Carrère :

...mbattant est crucial, mais combien d'entre eux sont capables de mesurer ce qui se joue pendant cette période ? En décembre dernier, plus de 700 000 familles se sont pressées sur la plateforme pour choisir parmi les 23 000 formations proposées. Selon les chiffres publiés par Parcoursup, 93, 5 % des bacheliers ayant émis des vœux ont été destinataires d'au moins une offre d'admission, soit un taux supérieur à celui de l'année passée. Autre évolution positive, les étudiants cherchant à se réorienter disposent désormais de davantage de propositions. Pour ce qui est de la phase complémentaire, seuls 148 bacheliers sont restés sans proposition. C'est mieux que l'année précédente, mais toujours beaucoup trop pour les familles concernées, et ce malgré l'accompagnement déterminant des élèves sans solutio...

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

...forme est également apparue comme une petite révolution pour les élèves : elle leur a donné une liberté totale dans la formulation de leurs vœux sans avoir à les hiérarchiser – nous savons combien cela leur est cher. Cette évolution a permis de lutter contre l'autocensure dont on mesure à quel point elle peut être forte lorsque l'entourage familial n'est pas sensibilisé au monde de l'enseignement supérieur. Et parce j'imagine que les sujets de l'accompagnement à l'orientation et de l'égalité des chances reviendront souvent dans notre débat, je tiens d'ores et déjà à rappeler que la loi du 8 mars 2018 relative à l'orientation et à la réussite des étudiants (ORE) instaure une priorité pour les lycéens boursiers. On l'oublie souvent mais cette mesure, tout comme la valorisation des parcours en cordée...

Photo de Yan ChantrelYan Chantrel :

...eunes de notre pays est devenue une urgence sanitaire. Notre jeunesse souffre aussi d'une précarité grandissante que les files d'attente devant les banques alimentaires nous rappellent quasi quotidiennement. On ne peut pas dire que les annonces de ces dernières semaines soient de nature à rassurer les jeunes : ni l'annonce de près d'un milliard d'euros de coupes dans le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, qui affectera nécessairement les conditions de la réussite de leurs études, ni la hausse annoncée de 3, 5 % des loyers dans les résidences gérées par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), qui viendra frapper les boursiers au portefeuille, alors qu'ils logent déjà parfois dans des résidences vétustes et insalubres. Les jeunes sont en proie à cet...

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, à huit jours de la clôture des inscriptions sur la plateforme Parcoursup, débattre de l'équité et de la transparence de cette procédure d'admission dans l'enseignement supérieur prend tout son sens. Force est de constater que, depuis sa création en 2018, Parcoursup n'a jamais suscité la pleine et entière confiance des élèves et de leurs parents : ce dispositif fait l'objet de critiques récurrentes portant notamment sur l'opacité des modalités de classement et sur un certain manque d'équité. Or, sans confiance, il ne peut y avoir d'adhésion. Toutefois, cette défiance re...

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

...dont 7 500 pour le seul apprentissage. Pour autant, selon une récente enquête, 83 % des élèves continueraient de trouver le passage sur Parcoursup extrêmement stressant. Il est reproché au dispositif, entre autres, de manquer de transparence et d'équité. J'aborderai la question de l'équité à travers trois sujets. Le premier concerne les élèves boursiers. Pour faciliter l'accès à l'enseignement supérieur des élèves des catégories sociales les moins favorisées, la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants a instauré, dans le cadre de Parcoursup, des quotas de boursiers dans les formations non sélectives en tension. Pour autant, la Cour des comptes a démontré que ces quotas ont une faible incidence sur l'accès aux filières en tension : ils ne modifieraient que très modestement la...

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

Sans en faire le procès, il convient de réfléchir à ces formations – dont certaines sont très coûteuses –, à leur contenu et aux diplômes qu'elles dispensent. Il y a urgence, madame la ministre, à ce que les ministères du travail et de l'enseignement supérieur mènent cette réflexion et définissent des critères de labellisation, de régulation et de contrôle. Quelles mesures avez-vous prises pour mieux compenser les inégalités sociales en matière d'orientation et pour favoriser l'accès à toutes les formations, sans exception, dans un cadre de qualité et sécurisé ? §

Photo de Mathilde OLLIVIERMathilde OLLIVIER :

... en place un système contribuant à réduire les inégalités sociales. Cette lucidité doit se traduire en actes. Parcoursup est à l'image d'une politique et d'un système toujours plus sélectifs et méritocratiques, qui perpétue les inégalités sociales et contredit l'essence émancipatrice de l'institution éducative. Les jeunes issus d'un milieu aisé sont trois fois plus nombreux à accéder aux études supérieures que ceux dont les parents sont les plus modestes. L'accès au master et aux filières sélectives – classes préparatoires, études de médecine, grandes écoles, doctorats… – est encore plus inégalitaire. Votre politique, à travers Parcoursup, est rattrapée par ses échecs, car une plateforme ne saurait cacher le manque d'investissement dans l'orientation et l'avenir des jeunes étudiants. Le nombre ...

Photo de Gérard LahellecGérard Lahellec :

...d nombre de bacheliers généraux trouvent effectivement une formation sur la plateforme, ce chiffre est sensiblement moins élevé pour les bacheliers des filières technologique et professionnelle, qui ont tendance, selon le comité éthique et scientifique de Parcoursup – dont j'ai parcouru le rapport –, à faire le choix de l'insertion directe dans l'emploi et qui n'accèdent donc pas à l'enseignement supérieur. En second lieu, beaucoup de bacheliers sont également tentés de s'orienter vers des formations en apprentissage, ce qui peut d'ailleurs être une bonne chose. Cependant, en 2021, un nouveau type de formation privée est apparu sur Parcoursup, celles que dispensent des établissements d'enseignement privé à but lucratif hors contrat, qui bénéficient des subventions publiques allouées à l'apprentis...

Photo de David ROSDavid ROS :

...part des enquêtes concernant le ressenti de celles et de ceux qui ont utilisé Parcoursup soulignent par ailleurs une certaine opacité quant aux algorithmes de tri et au classement des candidats, accentuant de fait le stress de nos enfants et des parents. Alors, si nous voulons avoir un débat juste, serein et, surtout, utile sur l'avenir des jeunes et la suite de leur parcours dans l'enseignement supérieur, universitaire ou non, nous devons nous poser les bonnes questions. S'agit-il d'une orientation ou d'une sélection ? Ce système contribue-t-il à l'équité et à la transparence ? Surtout, nous devons distinguer l'outil, à savoir la plateforme, du contexte plus général, à savoir la réforme du lycée et des filières universitaires et techniques. La plateforme Parcoursup est en fait un instrument qui...

Photo de David ROSDavid ROS :

...us faire part de quelques orientations possibles. Tout d'abord, le créneau dans lequel le numéro vert est joignable pourrait ne pas se limiter à la plage horaire dix heures-seize heures, du lundi au vendredi. Ensuite, vous pourriez envisager, avec votre collègue ministre de l'éducation nationale, de renforcer en amont l'accompagnement des élèves par les enseignants du lycée et de l'enseignement supérieur, mais aussi de réintroduire l'indicateur visuel vert-orange-rouge – présent dans APB –, qui offre une idée du caractère sélectif de la formation objet du vœu formulé. Enfin, pourquoi ne pas utiliser en amont de la phase officielle un simulateur reposant sur l'intelligence artificielle ? Il permettrait, à partir des données statistiques des années précédentes et des souhaits génériques du lycéen ...

Photo de Jean HingrayJean Hingray :

Les premières actions à mener pour garantir une meilleure équité consisteraient à mettre à la disposition des établissements d'enseignement supérieur une base lexicale commune. Il faudrait également encourager l'élaboration d'une méthodologie commune de présentation et d'évaluation par type de formation. Il est par ailleurs préconisé d'avancer la période de hiérarchisation des vœux en attente à la mi-juin, afin de réduire le délai d'attente des propositions pour les candidats qui n'en ont pas et d'accélérer la procédure. Cela étant, si une t...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les lycéens et leurs familles font face à des formations foisonnantes dans l'enseignement supérieur. À l'heure du choix, il leur est souvent difficile de faire coïncider l'avenir professionnel qu'ils envisagent et le meilleur moyen de se former pour y accéder. L'enseignement supérieur est libre dans notre pays. Par conséquent, la diversité des formations proposées par des structures privées offre aux étudiants une réelle complémentarité vis-à-vis de l'enseignement public. Toutefois, de toute é...

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je vous remercie de la qualité de ce débat. Je souhaite dégager certains éléments de convergence de nos discours, qui me semblent très utiles pour bâtir ensemble un meilleur accompagnement vers l'enseignement supérieur, ce que chacun appelle de ses vœux. Bien évidemment, les candidats sont très angoissés, parce que cette période de la vie est par nature très angoissante. Mais, en lui-même, le système français est angoissant, car il ne prévoit que très peu de passerelles. Lorsqu'ils formulent leurs vœux sur Parcoursup, les candidats ont le sentiment de jouer leur vie et leur avenir professionnel à long terme. ...