Interventions sur "agriculture"

13 interventions trouvées.

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

...re du jour de sa niche. J'aurais souhaité néanmoins que la motion de renvoi en commission déposée par le groupe Union Centriste soit votée à l'unanimité. À voir le tour qu'ont pris nos débats depuis ce matin et considérant l'importance de ce traité, je me dis que le Sénat a manqué une occasion extraordinaire de travailler réellement en profondeur un sujet qui, je le précise, n'a pas trait qu'à l'agriculture. J'ai un profond respect pour les agriculteurs, et pour toutes sortes d'agricultures ; mais le Ceta ne traite pas que de l'agriculture, loin de là. Or je constate que 90 % des interventions, depuis l'ouverture de cette discussion, concernent cette question : nos débats sont exclusivement centrés sur l'agriculture, et encore, sur une partie seulement de l'agriculture. Autrement dit, nous serions ...

Photo de Joshua HOCHARTJoshua HOCHART :

...ous opposer au Ceta, dont ne peuvent certes pas se prévaloir tous les sénateurs ici présents. Au moment où tous les indicateurs macroéconomiques laissent penser que la mondialisation heureuse touche à sa fin, diagnostic partagé jusqu'au cœur des grandes institutions régulant le commerce international, nous avons enfin ici l'occasion de nous prononcer sur un accord commercial dangereux pour notre agriculture, pour nos entreprises et pour le climat. Mes chers collègues, c'est le drame de ce débat, nous discutons d'un accord qui, sans l'aval du Parlement français ni d'une dizaine d'États européens, est déjà en vigueur depuis 2017 et sur lequel l'Assemblée nationale s'était prononcée il y a déjà cinq ans. En effet, trop heureux de sacrifier nos agriculteurs sur l'autel du libre-échange, les gouverneme...

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

...s morts de côté et restons-en au Ceta. Bien sûr que le Canada est et demeurera un allié et un ami. Il s'agit de valeurs sans doute, mais aussi de nos intérêts. Le Canada est un pays de 38 millions de consommateurs, contre 450 millions de consommateurs pour l'Union européenne. Nous sommes aussi en position de faire valoir nos propres intérêts, ceux de nos éleveurs et de nos territoires. Derrière l'agriculture, il n'y a pas seulement une économie ; il y a aussi des hommes, des femmes, il y a des territoires et des terroirs. Ce sont eux que l'on veut défendre aujourd'hui afin qu'ils ne se retrouvent pas dans une situation de concurrence déloyale. Enfin, il y a le libre-échange. Cet accord est daté, définitivement. Aujourd'hui, on parle de souveraineté. On a cru dans les années 1990 que le marché, le dr...

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon :

...ons de vivre un moment important, qui aurait certainement demandé davantage de sérénité. Le Sénat s'honore en refusant de ratifier cet accord de libre-échange d'un autre temps. Les Français se sont exprimés à maintes reprises. Il y a eu des mouvements importants ces dernières semaines. Que demandent nos concitoyens ? Ils souhaitent que l'on protège davantage notre industrie, mais également notre agriculture. Cet accord va à l'encontre de leurs aspirations. Il vise à mettre en concurrence les peuples du monde entier : les traités de libre-échange, nous le savons, amènent de la conflictualité et une compétitivité toujours faussée. La compétitivité s'apprécie selon des constats, des indices différents dans chaque pays, se construit sur un dumping social et environnemental ; nous ne pouvons plus...

Photo de Yannick JADOTYannick JADOT :

...ous l'avons aussi mené aux côtés d'organisations canadiennes, comme les éleveurs laitiers. Si nous souhaitons que soient respectée la dignité des paysans européens et protéger ceux-ci, respectons aussi celle des paysans canadiens et protégeons leurs revenus et, même, leur existence. Or nous savons que ceux-ci sont fortement touchés par les importations de produits laitiers. Oui, nous voulons une agriculture souveraine. Oui, nous voulons protéger le climat. Oui, nous voulons des droits sociaux. Oui, nous voulons des États souverains, capables de promouvoir des règles et des politiques concernant notre économie, nos PME, nos industries, mais aussi la santé, l'environnement et le climat, en intégrant une dimension sociale. Pour reprendre les termes de Fabien Gay, il serait inconcevable que ce vote ...

Photo de Olivier HennoOlivier Henno :

Je trouve ce débat quelque peu baroque et j'essaye d'en trouver les sources, les origines. Dans son roman Sérotonine, que j'ai lu il y a quelque temps, Michel Houellebecq écrit que notre agriculture est en train de vivre quelque chose de puissant et de dramatique, un « énorme plan social », un plan social qui ne dit pas son nom, un plan social caché. Oui, il faut s'inquiéter de la misère agricole, ou plutôt de certains agriculteurs, et la dénoncer. C'est un vrai sujet. Mais résoudrons-nous cette question en votant contre le Ceta ? Le penser, c'est se tromper. On veut faire du Ceta une victi...

Photo de Olivier HennoOlivier Henno :

...uropéennes a organisé une table ronde très intéressante à laquelle a notamment participé Édouard Balladur. Les intervenants l'ont confirmé, il existe une misère agricole dans toute l'Europe. Si nous voulons être réellement efficaces, alors il faut réunir le Conseil européen pour revoir la politique agricole commune. Voilà qui aurait du sens et une réelle portée ! Remettre tout à plat en matière d'agriculture à l'échelle européenne, voilà qui serait efficace ! Sincèrement, mes chers collègues, je le répète, je trouve notre débat baroque. Pour ma part, je suis favorable au Ceta. §

Photo de Emmanuel CapusEmmanuel Capus :

Il est extrêmement important pour notre sécurité nationale de voter cet accord, parce qu'on ne peut pas rester dépendants de l'uranium ou du lithium russes. Nous avons besoin d'importer ces matières premières depuis le Canada. Enfin, c'est un bon accord pour notre agriculture en général, pour nos viticulteurs, pour nos appellations d'origine protégée (AOP), mais surtout pour nos éleveurs bovins ! Dire le contraire, c'est mentir et souffler sur les braises.

Photo de Emmanuel CapusEmmanuel Capus :

M. Emmanuel Capus . Le rapporteur pour avis l'a dit : l'agriculture canadienne est horrible, elle a des méthodes horribles, nous ne voulons pas de leurs produits. Or ces produits n'arrivent pas sur le marché européen, précisément parce que leurs méthodes ne sont pas bonnes !

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

Monsieur le ministre, j'aimerais que vous répondiez à la question que j'ai posée lors de la discussion générale sur les réserves de notre collègue Annick Girardin concernant les zones économiques exclusives ; si ces réserves n'étaient pas levées, le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon se retrouverait enclavé. En ce qui concerne l'agriculture, mes chers collègues, nous ne pouvons nier que deux modèles s'opposent : d'un côté, un modèle d'agriculture intensive, de l'autre, un modèle d'agriculture plutôt familial. Surtout, nos normes diffèrent. Selon le règlement européen, tout ce qui n'est pas autorisé est interdit. De l'autre côté de l'Atlantique, il en va tout autrement : tout ce qui n'est pas interdit est autorisé. Les règles sont to...

Photo de Franck DHERSINFranck DHERSIN :

Je ne voterai jamais l'accord avec le Mercosur, voilà qui est très clair. Quant au Ceta, si je reconnais qu'il n'est pas parfait, il n'est pas non plus déséquilibré. Au salon de l'agriculture, beaucoup d'agriculteurs m'ont dit que cet accord était très important pour eux, parce qu'il leur permet de vendre du fromage, des produits agricoles et du vin au Canada. Non seulement il n'est pas déséquilibré, mais il est aussi profitable à la France ! Il est bon pour la France, il est bon pour notre souveraineté ! Voulons-nous nous retrouver dans la même situation que l'Allemagne, qui a décid...

Photo de Elisabeth DoineauElisabeth Doineau :

Mon collègue a dit que ce débat était baroque. Il est vrai qu'il est empreint d'une certaine irrationalité. Dans le département dont je suis élu, l'accord du Ceta est plutôt très favorable non seulement à l'agriculture, mais aussi à l'industrie. Ne jetons donc pas le bébé avec l'eau du bain. Nous devrions être capables, les uns et les autres, d'examiner les incidences de cet accord dans l'ensemble de nos territoires. S'il existe deux raisons de ne pas voter cet accord, il existe aussi une multitude de raisons de le voter ! La filière du lait a été valorisée, et les ventes de fromages ont été multipliées par de...