Vous avez fait référence au discours des Mureaux. C'est à partir de ce discours fondateur que ce projet de loi est arrivé, en deux parties : une partie institutionnelle, que nous examinons, et une partie sociale, qui trouve sa réalité dans d'autres dispositions législatives, ou dans l'action du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté.
Le principe est simple. Pour lutter contre le séparatisme, il faut s'efforcer de renforcer les principes de fonctionnement de notre République à travers différents axes, pour défendre le service public et faire en sorte qu'il n'y ait pas, dans nos dispositifs, de failles dont pourraient bénéficier les communautaristes et les séparatistes, et, enfin, pour protéger la dignité humaine.
Un travail important a été réalisé à l'Assemblée nationale, le plus souvent à la quasi-unanimité, sur le vote des amendements comme sur celui des articles : nous le savons, car nous avons tenu à organiser des scrutins publics à chaque fois, pour montrer qu'il peut y avoir consensus en la matière.
Dans mon département, il y a une ville dont on pourrait dire qu'elle a été conquise par des listes communautaristes, Madame Eustache-Brinio. L'important est de détecter de telles listes en amont, sachant que tout le monde sait se dissimuler, et que rien ne le permettait sur le plan légal. C'est un exercice complexe... Concernant l'incident que vous avez cité, il n'est dit nulle part qu'il faut interdire le port du voile sur une affiche. Toutefois, nous avons dit clairement, en tant que parti politique, que nous ne pouvions pas soutenir quelqu'un qui aurait cette revendication identitaire, c'est-à-dire qui montrerait sa religion comme un axe de discours électoral.
Un travail important a également été réalisé par le Sénat, mais il y a une véritable différence entre le texte issu des travaux de la commission et le texte adopté en séance ! Nous aurions pu arriver à un travail commun sur la base du texte adopté par la commission ; cela s'avère beaucoup plus difficile sur le texte adopté par le Sénat. Je m'interroge sur les motifs d'une telle différence, mais quoi qu'il en soit, les divergences ne permettent pas d'arriver à un accord.
Nous allons donc retravailler chacun de notre côté, ce qui ne veut pas dire que nous allons écarter d'un revers de la main tout ce qui a été fait par le Sénat. Il y a certaines idées que nous pouvons reprendre, mais aussi des principes sur lesquels nous ne pouvons pas tergiverser. Il y a, en tout cas, un regret à la fois politique et symbolique : nous aurions tous gagné à émettre un message fort d'accord sur les principes de la République.