Concernant votre première question, vous avez tout à fait raison : le financement de l'économie est à mon avis l'un des principaux sujets qui devraient tous nous préoccuper actuellement.
S'il y a bien une chose à faire - ce n'est certes pas facile, mais je vois là une piste -, c'est d'aider NYSE Euronext à offrir une plate-forme accessible à des coûts compétitifs aux entreprises de taille intermédiaire. Nous avons besoin que ces entreprises - et même les grosses PME - puissent se financer sur les marchés. Il y a en ce moment beaucoup de discussions entre le MEDEF et NYSE Euronext pour trouver des modalités à la fois rentables pour eux et supportables pour nos entreprises. Il faut poursuivre dans cette direction afin d'aboutir à un accord.
S'agissant des actifs situés hors de France et surtout de notre potentiel d'exportation, je n'ai qu'une réponse ; cela peut paraître simple, mais c'est là que se trouve la vérité. Le taux de marge brute des entreprises françaises est le plus faible d'Europe : selon l'INSEE, il s'est établi à 28,4 % en 2011, contre 40 % en Allemagne. Ce taux de 28,4 % constitue un point bas historique : nous n'avons pas connu de taux si faible depuis le début des années quatre-vingt. Je précise bien que je parle de la marge brute et non de la marge nette.
Or, quand votre taux de marge est faible, vous êtes moins capable de prendre des risques pour exporter, investir à l'étranger ou ouvrir des filiales dans de nouveaux pays, comme d'ailleurs pour innover ou embaucher. C'est un point clef : ce doit être le point de départ de toute réflexion sur le sujet.