Quand on parle des PME, il ne faut pas oublier que la structure économique des entreprises françaises est très différente de celle de leurs voisines allemandes. Nous avons beaucoup de TPE et de PME, et un nombre modeste - 217 ou 270 -, mais très important par son poids, de très grosses entreprises qui sont des champions mondiaux dans leur domaine.
S'agissant de ces très grosses entreprises, leur prospérité, la force de leur métier, la nécessité de couvrir l'ensemble des marchés leur permettent de supporter une éventuelle dégradation de la rentabilité de leur activité en France - c'est le cas pour beaucoup d'entre elles.
Pour ce qui est des TPE et des PME, les patrons et leurs collaborateurs n'ont pas les mêmes possibilités de mobilité. Or les salariés et leur savoir-faire constituent la richesse d'une entreprise. Si les salariés ne peuvent guère être délocalisés, il est en revanche possible que le patron décide de vendre son entreprise et de partir faire autre chose ailleurs. En somme, les TPE et les PME sont relativement sédentarisées mais elles peuvent finir par jeter l'éponge ; c'est ce que nous redoutons le plus. On peut assister à une érosion du tissu productif parce que les entreprises manquent de moyens financiers et perdent leur énergie à cause de la complexité des réglementations, au-delà du poids des prélèvements obligatoires. La vie de patron est difficile aujourd'hui ! D'autres vies le sont, y compris dans la politique, j'en suis convaincue, mais je peux vous dire qu'il n'est pas facile d'être patron en ce moment.