On parle souvent de la littérature générale mais elle ne représente qu'un quart du secteur, les éditeurs juridiques et professionnels étant déjà très avancés dans l'usage du numérique. Dans la bande dessinée, domaine dans lequel nous sommes leader avec Dargaud, Dupuis et Le Lombard et vendons 20 millions d'albums par an, nous sommes déjà passés de la presse au livre, puis à l'audiovisuel et nous en avons tiré comme enseignement que le support est second. Il ne change pas la nature de la lecture.
L'enjeu pour l'édition est de maintenir l'ensemble de la chaîne qui permet de porter une oeuvre dans le temps. C'est un facteur auquel nous sommes très sensibles, puisque par exemple en bande dessinée, le premier tirage d'un album peut commencer à 500 exemplaires et finir à 50 000 et que le best-seller de 2010 était un Blake et Mortimer publié pour la première fois en 1946 !
Les acteurs étrangers qui viennent uniquement pour faire des coups en ne s'intéressant qu'aux quelques ouvrages qui se vendent immédiatement ne s'inscrivent pas dans cette logique. Ils proposent des droits de 70 % mais ce ne seront 70 % que de quelques centimes. Nous ne faisons pas du tout le même travail !