L'éducation artistique et culturelle est un facteur essentiel à l'épanouissement des élèves et à leur réussite scolaire. Malheureusement, elle ne trouve pas toute sa place dans le cursus actuel et reste encore trop marginale. Elle est le fait d'interventions ponctuelles et localisées, voire expérimentales, selon l'investissement personnel et la bonne volonté de l'enseignant.
Pourtant, des expérimentations sont mises en place. Elles connaissent des résultats positifs et indéniables qui sont appréciés tant par les élèves que par leurs parents et les enseignants.
C'est pourquoi de nombreuses collectivités se sont engagées dans des conventions d'éducation artistique et culturelle avec l'éducation nationale, notamment à la suite de la mise en place du plan pour les arts et la culture.
Aujourd'hui, l'éducation artistique et culturelle se résume encore trop souvent, à l'école primaire, à l'investissement ponctuel d'un professeur particulièrement motivé ; au collège, c'est souvent un seul et même professeur qui enseigne, à raison d'une seule heure par semaine, le dessin ou la musique à environ 450 élèves, répartis, bien sûr, en plusieurs classes. Enfin, au lycée, en dehors des filières spécialisées, elle est réduite au rang d'option facultative.
Elle reste donc considérée, au cours de la scolarité obligatoire, comme un enseignement mineur. Il apparaît alors logique qu'elle figure dans l'ensemble des connaissances et des compétences indispensables enseignées pendant cette période.
Je précise ici qu'il s'agit, non pas d'inscrire une discipline supplémentaire dans le socle commun, mais d'intégrer le principe d'une sensibilisation permanente aux arts irriguant l'ensemble des disciplines.
Si, bien sûr, ce socle commun doit reposer - c'est important - sur un noyau dur de connaissances, il doit aussi s'appuyer sur des savoir-faire, des savoir-être et des compétences contribuant à l'épanouissement de l'individu.
Cette sensibilisation peut prendre différentes formes : la transmission des connaissances peut, par exemple, être associée avec un enseignement de l'histoire de l'art dès l'école élémentaire et à l'encouragement à la pratique artistique au-delà de l'enseignement traditionnel du dessin ou de la musique. Dans ce cas, il peut, le plus souvent possible, être fait appel, dans les classes, à des professionnels du monde de la culture.
Je pourrais citer encore bien des exemples.
Cela va dans le sens des préconisations du ministre de la culture, qui, dans la mise en oeuvre de sa politique en faveur de l'emploi artistique, souhaite favoriser le principe d'intervention des artistes en milieu scolaire, ce qui a, d'ailleurs, l'immense avantage d'oeuvrer à la constitution des publics de demain.
Je défends cet amendement parce que je suis convaincue que l'éducation artistique et culturelle constitue, dans un monde de plus en plus formaté et standardisé, le meilleur remède à la « téléculture », ennemie n° 1 de l'école.
Par ailleurs, sensibiliser les élèves à la culture constitue un moyen de faire en sorte qu'ils se l'approprient, qu'elle ne reste pas, pour eux, un objet extérieur, un pur ornement de l'esprit.
La sensibilisation aux arts permet aux élèves de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, de mieux connaître le sens des objets qui les entourent, de développer leur sensibilité, de se forger un point de vue personnel et critique.
Elle rend également possible un rapport plus riche avec le monde et une approche plus tolérante d'autrui.
A l'heure où la démocratisation culturelle fait figure de priorité - je pense, en particulier, à nos récents débats sur le spectacle vivant, mais aussi, et surtout, à la circulaire intitulée Pour une relance de la politique conjointe en matière d'éducation artistique et culturelle, que vous avez, monsieur le ministre, présentée conjointement avec le ministre de la culture - il faut profiter des possibilités qu'offre l'école pour éveiller les élèves à l'art, à la culture et à la création.
Cet amendement, qui vise à inscrire l'éducation artistique et culturelle dans le socle commun, permettrait, s'il était adopté, de rendre effective cette volonté.