Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, après les explications hautement techniques de mon collègue Yung, je voudrais apporter un autre éclairage.
Je regrette que les nouveaux députés représentant les Français établis hors de France appartenant à la majorité présidentielle n'aient pas su vous expliquer qui sont nos compatriotes établis hors de France. Plus encore, je regrette qu'ils aient soutenu comme un seul homme cette nouvelle taxe qui stigmatise et pénalise nos concitoyens.
Mes chers collègues, qui sont ces Français de l'étranger dont nous parlons ?
Les Français de l'étranger sont comme les Français de France : il y a, parmi eux, des personnes riches – beaucoup moins toutefois que ce que soutiennent les journaux –, des personnes démunies – en beaucoup plus grand nombre que ce qu'affirme la presse – et une majorité de familles à revenus moyens. Pourquoi s'expatrient-ils ?
Contrairement à ce qu'affirment également trop souvent les médias, ce n'est pas pour échapper au fisc. Comme l'indique le rapport du directeur des Français de l'étranger, 55 % d'entre eux s'expatrient pour raisons professionnelles, surtout par crainte du niveau de chômage élevé en France et du risque de déclassement social en cas de perte d'emploi ; 27 % partent pour des motifs « familiaux ou personnels », peut-être aussi parce qu'ils sont mutés à l'étranger. Parmi les expatriés figurent, bien sûr, des étudiants, ainsi que des retraités qui, malgré leurs longues années de travail, ne disposent pas des revenus nécessaires pour vivre en France. Ils partent donc à l'étranger avec l'espoir d'y vivre un peu mieux.
Nos compatriotes expatriés qui ont gardé un logement en France pensent, d'abord, au jour où ils reviendront. Peut-être pensent-ils aussi à leur retraite, à leurs vacances ou à laisser un pied-à-terre à leurs enfants au moment des études, s'ils ont eu les moyens de les envoyer dans un établissement français à l'étranger.