Il est beaucoup plus facile de présenter des créations de postes que des suppressions. Mais le problème essentiel de l'État consiste à réduire ses dépenses : c'est ce que nous avons fait. Le Gouvernement actuel s'est engagé à ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires, tout en augmentant les effectifs de la police, de la gendarmerie et de l'éducation nationale. Il n'a pas annoncé dans quels services de l'État auraient lieu les suppressions de postes. Je redoute qu'il ne sacrifie les militaires, au moment où les dangers sont tels que la France a besoin de moyens pour assurer sa sécurité.
Le gouvernement précédent a supprimé des postes, mais ces suppressions ont permis, pour partie, de revaloriser le salaire des enseignants en début de carrière. Revenez-vous sur cette réévaluation, ou maintenez-vous ces dépenses, tout en revenant sur les suppressions de postes qui les gageaient ? Si, dans les cinq ans qui viennent, tous les postes sont maintenus et les départs à la retraite remplacés dans l'éducation nationale, nous serons loin du compte : nous serons plus proches de 150 000 postes supplémentaires que des 60 000 annoncés, avec des conséquences financières qu'il convient de rappeler !
Je me réjouis, comme notre commission unanime, du rétablissement du taux réduit de TVA de 5,5 % pour le livre. Comme les auditions, très intéressantes, sur le sujet nous l'ont rappelé, les problèmes des libraires ne tiennent pas seulement au prix du livre, mais surtout aux inégalités de distribution et à l'irruption du numérique. Nous serons loin d'avoir fait tout ce que nous devons pour le livre lorsque nous aurons ramené le taux de TVA de 7 % à 5,5 %. Si nous nous en contentons, d'autres secteurs seront fondés à faire valoir qu'ils méritent d'en bénéficier aussi et le taux faible de TVA de 7 % sera remis en cause, ce qui ouvrira la porte à bien d'autres demandes...