Intervention de Valérie Létard

Commission des affaires économiques — Réunion du 24 juillet 2012 : 1ère réunion
Politique de la ville — Audition de M. Didier Migaud premier président de la cour des comptes

Photo de Valérie LétardValérie Létard :

Je tiens à saluer ce rapport. Votre constat est sévère, étayé par des chiffres. Il permet de comprendre et d'analyser pourquoi la politique de la ville se traduit par de tels résultats. Le programme national de rénovation urbaine a porté ses fruits mais a souffert d'un déficit d'accompagnement et d'un volet politique de peuplement. Lorsqu'un quartier a connu démolitions, reconstructions, réhabilitations, ne faut-il pas commencer par en sortir les pauvres, afin de les tirer vers le haut, en les mêlant à la société de la ville ? Faut-il laisser faire sans faire évoluer le peuplement qui a toujours prévalu dans ces quartiers ? Nous représentons ici les élus locaux. Bien sûr, il faut respecter les prérogatives des maires, des bailleurs en matière d'attribution de logements mais pour réussir, la mixité est indispensable. Mettre le paquet sur l'urbanisme sans transformer socialement les quartiers ne nous fera pas progresser. Comment avancer vers la réussite scolaire si ceux-ci conservent les mêmes catégories socio-économiques ? Par l'accession à la propriété notamment, nous pouvons essayer d'apporter d'autres solutions.

Les CUCS ont mobilisé 500 millions d'euros pour 8 millions de personnes. Cette géographie prioritaire pêche peut-être par son importance. Faut-il réduire le périmètre ? Augmenter les moyens ? Des quartiers en grande détresse n'exigent pas nécessairement des investissements lourds, mais une meilleure coordination de l'accompagnement, un tour de table réunissant les collectivités, les organismes sociaux, les services de l'État, notamment Pôle emploi, l'éducation nationale et l'ensemble des acteurs afin d'apporter ensemble des crédits de droit commun. C'est possible, mais c'est encore compliqué. Il y a tant à faire en ce sens ! L'effort budgétaire des uns est parfois rendu inopérant par le désengagement des autres. Il s'agit de partager les priorités et de les financer ensemble.

Un PNRU-2 est indispensable, mais il faut bien en définir les cibles prioritaires et éviter une trop grande discontinuité avec le PNRU-1.L'ingénierie performante qui a fait ses preuves ne peut attendre deux ou trois ans, sinon elle risque de disparaître. Enfin, l'intercommunalité est un bon outil pour les territoires où les communes ne sont pas de grande taille. Ainsi, nous avons porté les projets « ville » de huit communes de taille intermédiaire.

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