Notre modèle industriel classique est largement dépassé. Depuis la Libération, les gouvernements successifs ont aidé les grands groupes. Or, nous avons davantage besoin de politiques de filières et de PME que de soutien du CAC 40. Il faudrait aider nos petites entreprises à grandir alors que les liens entre les grands groupes et leurs sous-traitants constituent à l'inverse un important facteur de désindustrialisation.
Dans le cas d'aides publiques très importantes, comme les 10 ou 11 milliards accordés au secteur automobile, ne devrait-on pas exiger des garanties solides avec l'obligation de réindustrialiser le territoire ? Un Etat régulateur pourrait promouvoir des politiques concertées. Je signale au passage n'avoir toujours pas compris pourquoi il n'y avait pas davantage de coopération entre Peugeot et Renault.
Alors que l'on s'oriente vers une diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique, ce sont aujourd'hui la Chine, l'Allemagne et dans une moindre mesure la Japon qui dominent le marché des équipements en énergies alternatives. Si vous achetez une chaudière à condensation, elle vient d'Allemagne. Des panneaux photovoltaïques ? Ils seront chinois ou allemands. Ne faut-il pas plus de volontarisme pour que la France puisse créer des emplois dans ce domaine ? L'Allemagne a créé 360 000 emplois dans ce secteur tandis que notre filière photovoltaïque est à l'agonie.
Je salue votre dynamisme, car l'industrie ne peut plus être traitée comme elle l'a été. L'une des conclusions du rapport de notre mission d'information sur le sujet était qu'une nation qui n'a pas un socle industriel puissant n'a pas d'avenir.