Je comprends la question soulevée par notre collègue Philippe Dominati et par les cosignataires de cet amendement.
Effectivement, les taxes qui ont été prélevées vont à la Société du Grand Paris, mais les choses sont très compliquées à mettre en œuvre. À ma connaissance, des sondages sont actuellement réalisés pour voir où pourrait passer ce fameux « super métro », mais il n'y a pas que cela. Viennent s'ajouter des interrogations politiques.
Ainsi, Mme Duflot, à peine installée, a déclaré – de manière assez étonnante, d'ailleurs, puisqu'elle est élue d'Île-de-France – qu'elle souhaitait rouvrir le dossier, laissant entendre qu'il pourrait être complètement remis à plat ou abandonné.
On se souvient également que l'ancienne opposition, autrement dit l'actuelle majorité, était très critique sur l'idée même de la création de la Société du Grand Paris. Le président de la région d'Île-de-France, qui est à la tête du syndicat des transports d'Île-de-France, le STIF, n'avait pas manqué de pousser de hauts cris pour réclamer la dissolution de la Société du Grand Paris et la reprise en charge par le STIF de ce projet. Nous ne savons pas aujourd'hui dans quelle direction nous allons.
Donc, la Société du Grand Paris, la SGP, existe. Elle continue à mener les travaux, les enquêtes techniques nécessaires à l'avancée de ce projet, mais nous demeurons dans une grande incertitude. Pour autant, les Franciliens versent des taxes afin d'alimenter cette société.
Certes, comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre – j'étais d'ailleurs à l'origine de cette initiative –, nous avions opéré un prélèvement sur les ressources affectées à la SGP pour financer en partie l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, l'ANRU.
Même si je n'ai guère envie de voter cet amendement, sur lequel je vais vraisemblablement m'abstenir, je pense, monsieur le ministre, qu'il est grand temps que le Gouvernement nous dise ce qu'il entend faire. Il ne faudrait pas que nous perdions trop de temps, car le projet du super métro du Grand Paris est très attendu.
On a souvent comparé le Grand Paris avec le Grand Londres. Lorsqu'on lit dans la presse les articles relatifs à l'organisation des jeux Olympiques, on se rend compte que la difficulté la plus souvent relevée à Londres en ce moment, malgré les travaux fort nombreux qui ont été réalisés, a trait aux transports en commun.
Si effectivement la ville de Londres s'est dotée bien tardivement de l'équivalent d'un RER pour les déplacements entre l'Est et l'Ouest, on voit bien les difficultés que cela représente pour une métropole de cette taille. Paris était en avance sur Londres et l'est encore aujourd'hui, mais il n'est pas certain que cette situation perdure. Nous devons aller de l'avant, de manière résolue.
Aujourd'hui, nous sommes dans une phase d'attente. Le Gouvernement doit nous dire le plus rapidement possible dans quelle direction il souhaite aller. S'il maintient le projet, ce que je souhaite absolument, en particulier pour l'est de la métropole, il doit alors nous dire comment il entend le financer. La plus grande incertitude règne.