Nous avons consacré une semaine, une bonne quarantaine d'heures, à la discussion du présent projet de loi de finances rectificative. Peut-être n'est-il pas aussi inutile et vide que vous le dites, monsieur Dallier, puisqu'il a donné lieu à des débats de fond sur des questions importantes : la compétitivité, la fiscalité, l'emploi.
Ce projet de loi de finances rectificative porte, c'est bien normal, la marque du nouveau gouvernement et de la nouvelle majorité. Il constitue la première traduction, dans une loi de finances, de nos choix. Pour autant, il n'avait pas vocation à répondre à l'ensemble des problèmes, monsieur Dallier. L'action que nous allons mener s'étendra sur plusieurs années, d'autres textes financiers sont à venir.
Ce collectif manifeste à la fois la cohérence de la politique du Gouvernement et le souci de la justice.
En matière de cohérence, l'objectif clairement indiqué étant la réduction des déficits jusqu'au terme de la mandature, il convenait de combler une partie du déficit de cette année, en particulier de trouver 7 milliards d'euros de recettes nouvelles, d'où les débats que nous avons eus sur la TVA sociale et sur la suppression des exonérations de charges attachées aux heures supplémentaires.
J'évoquerai également, à ce titre, une mesure relativement secondaire, mais à mes yeux importante : celle qui a trait à la taxe de risque systémique due par les banques. Nous devons agir dans ce secteur, où il se passe des choses préoccupantes.
En ce qui concerne la justice, la charge est partagée de façon sensiblement égale entre les entreprises et les ménages. S'agissant de ces derniers, ce sont les mieux nantis qui sont surtout mis à contribution. Je rappellerai, à cet instant, nos débats sur l'aide médicale d'État, la PEC ou la TVA sur le livre. Ce dernier sujet est sans doute plutôt modeste, mais il me paraît néanmoins important de ramener à 5, 5 % le taux de la TVA sur le livre.