Intervention de Antoine Flahault

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 25 janvier 2012 : 1ère réunion
Présentation du rapport de l'académie nationale de médecine sur « les perspectives de l'épidémiologie en france »

Antoine Flahault, professeur à l'université Paris-Descartes, directeur de l'École des hautes études en santé publique (EHESP) :

Les prévisions que vous mentionnez, s'agissant de la grippe H1N1, sont celles de l'InVS, mais il faut préciser que toutes les prévisions réalisées au niveau international se sont révélées erronées. S'agissant de la maladie de Creutzfeld-Jacob, les Anglais avaient publié dans des revues reconnues, telles que Nature, des prévisions allant de 36.000 à 136.000 décès, contre 200 à 400 constatés en fait. C'est que ce type de variables suit des lois qui ne sont pas prévisibles. On ne peut pas se référer à d'autres pandémies de grippe, telles que celle de 1918, pour évaluer les effets possibles d'une nouvelle pandémie. Personne ne pouvait prédire que celle de 2009 serait finalement faible. En revanche, au fur et à mesure de l'évolution de la situation, la prévision s'est affinée, l'expérience de l'hémisphère sud ayant permis d'écarter le scénario « catastrophe », qui est généralement celui retenu par les journalistes et par les politiques, pour les besoins de la prévention. Les plans, basés sur ceux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), étaient trop rigides pour s'adapter, en cours de pandémie, à la situation française ; la réactivité n'a pas été au rendez-vous.

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