a estimé qu'il s'agissait d'un autre problème, relevant de l'adaptation de l'élevage aux conditions climatiques. Raisonnant à des niveaux potentiels agronomiques comparables, il a considéré qu'il était plus facile, sur deux exploitations de même surface, de conduire un élevage de vaches allaitantes que de moutons, ce qu'il a souligné comme constituant un élément important du débat. Il a rappelé que les plans de relance, qui s'étaient succédé à un rythme triennal ou quinquennal en reprenant pour la plupart les idées des professionnels avec des moyens adaptés, n'avaient pas été pleinement sollicités en raison d'un manque de dynamisme dans le secteur. Se disant convaincu que l'élevage ovin conservait sa place sur le marché et jouait un rôle d'aménagement du territoire essentiel dans certaines régions, il a insisté, pour des raisons démographiques, sur la nécessité impérieuse d'assurer la transmission des exploitations viables, plutôt que de chercher à installer d'hypothétiques nouveaux exploitants. Il a recommandé de veiller à ce que les producteurs ovins spécialisés assurent la transmission de leurs exploitations, par une démarche volontaire de parrainage et un recours facilité à la formation professionnelle. Par ailleurs, il a préconisé une meilleure prise en compte de la pénibilité du travail dans les schémas de développement standardisés, lesquels assurent aujourd'hui le suivi économique de l'exploitation sans intégrer ce problème et ceux de la main d'oeuvre, des charges d'exploitation, des investissements et de la conduite de l'élevage.
Il a également appelé à une révision du système d'appui technique et à la mise au point d'un bilan de la politique menée jusqu'ici consistant à démarquer la production par des signes de qualité. Constatant que les démarches de certification et de labellisation s'étaient multipliées, avec parfois de bons résultats, il a néanmoins conseillé de s'interroger sur leur valorisation réelle et, le cas échéant, les avantages qu'elles procurent. Indiquant qu'il existait une dizaine de labels rouges et de nombreuses certifications conformité produit (CCP), il s'est interrogé sur leur degré de valorisation au regard de l'argent investi pour les accompagner.
Recommandant par ailleurs d'améliorer la valorisation en aval des produits et de favoriser l'acte d'achat, il a cité en exemple la filière bovine, performante dans ce domaine, qui propose des plats cuisinés et des préparations diverses et variées.
Après avoir annoncé que l'identification électronique serait mise en place dès 2008 de manière à disposer d'outils sanitaires, génétiques et de traçabilité efficaces permettant ainsi de mener une véritable politique de segmentation du marché, il a évoqué la question des abattoirs. Estimant satisfaisante leur carte de répartition, il a souligné que les principales régions de production de viande et de lait étaient couvertes et que la capacité d'abattage ne constituait pas un vrai frein au développement de la production ovine, d'autant plus que les chaînes d'abattage ovin sont difficiles à rentabiliser et que le transport des animaux emprunte parfois des circuits sinueux. Plutôt que de mettre en place de nouveaux abattoirs de proximité, il a appelé au renforcement des outils existants afin d'aider les abattoirs à affronter de réels problèmes de rentabilité.