Les perturbations endocriniennes entrent-elles dans votre champ de compétence ?
Dr Nadine Houedé. - Oui, par le biais des cancers hormonaux-dépendants comme ceux du sein et de la prostate, qui commencent à apparaître.
Lorsque le CIRC ne dispose pas de données suffisantes sur un produit, il est classé dans le groupe 3 intitulé « Agents inclassables ». Vous disposez sans doute déjà de ces informations législatives. Par ailleurs, le cancer n'est malheureusement pas la seule maladie liée aux pesticides. Les maladies neurodégénératives sont elles aussi concernées, probablement parce que les produits toxiques se fixent dans les tissus graisseux. En effet, les neurones sont entourés de matière adipeuse. Les maladies observées sont les suivantes :
· Parkinson, qui vient d'être ajoutée au tableau des maladies professionnelles ;
· Alzheimer, qui n'y figure pas ; toutefois, le risque de développer cette maladie est plus important pour les personnes exposées aux pesticides ;
· troubles cognitifs ;
· sarcomes ;
· maladies respiratoires, notamment l'asthme.
J'ai également trouvé des publications faisant état d'un risque de suicide accru chez les patients exposés. Les données de l'étude Agrican montrent notamment que le taux de suicide est supérieur à la moyenne dans la population des femmes exploitantes agricoles et exposées.
Ces suicides résultent-ils vraiment de l'exposition aux pesticides ? Dans les professions agricoles, le taux de suicide est bien supérieur à la normale, notamment en raison de la situation de l'agriculture.
Dr Nadine Houedé. - Je mentionne ces données pour les avoir rencontrées dans la littérature scientifique. Je ne suis cependant pas en mesure de vous en dire davantage.