Intervention de Florian Salazar-Martin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 26 septembre 2012 : 1ère réunion
Audition de Mm. Florian Salazar-martin vice-président en charge de la commission politiques culturelles et territoires jean-françois burgos vice-président en charge des commissions cinéma et musiques actuelles et gérard chambon membre du bureau de la fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture fncc

Florian Salazar-Martin, vice-président de la FNCC :

Merci d'avoir accepté de nous recevoir, j'y vois le signe que la culture ne sera pas oubliée lors de la conclusion des états généraux.

La FNCC, bien qu'elle existe depuis 50 ans, reste une organisation jeune, toujours en quête de reconnaissance. Lorsqu'elle a été créée par quelques grands élus, on parlait peu de culture dans les collectivités territoriales. L'idée était alors de la promouvoir au plus près des territoires ; non dans le dualisme, mais dans le partenariat avec l'État.

Depuis, le paysage a changé : il est partout question de culture, y compris dans les plus petites communes et les intercommunalités. Encore faut-il savoir ce que l'on entend par là... Selon nous, la culture ne saurait être réduite à une catégorie, qui s'ajouterait aux catégories des transports ou de l'éducation. La culture est, par définition, transversale. D'où sa très grande complexité. D'où la nécessité de fournir un effort de réflexion, de compréhension et de dialogue partagé entre l'État et les collectivités territoriales. D'où le rôle excessivement important du Sénat et notre souhait que votre institution soit représentée au Conseil des collectivités territoriales pour le développement culturel, le CCTDC.

Pour notre fédération, se préoccuper de culture, ce n'est pas seulement permettre au plus grand nombre d'y accéder ; c'est défendre une vision renouvelée de cet objet recouvrant des questions plus vastes, qui sont liées à la crise sociétale et politique que notre pays traverse ; mais je ne l'apprendrais pas aux parlementaires que vous êtes.

Nos actions ont été couronnées de quelques succès. Nous avons obtenu la réactivation du CCTDC, que je viens d'évoquer. Les établissements publics de coopération culturelle, les EPCC, doivent beaucoup à votre ancien collègue M. Ivan Renar. Grâce à eux, aussi, se construit une nouvelle gouvernance avec l'État. L'enjeu n'est donc pas mince... Il l'est d'autant moins que culture et expérimentation vont de pair, une tendance renforcée par la faible décentralisation de cette politique. Résultat, les élus ont eu le champ libre pour inventer des outils et des pratiques à l'aune de leurs territoires ; ceux-ci font notre richesse aujourd'hui.

Nous avons lancé, avec l'ADF, l'AMR, l'ARF et l'AdCF et d'autres associations d'élus, un premier appel pour une république culturelle décentralisée en 2010, que nous avons réédité cette année. La culture est un bien commun, dont la responsabilité doit être partagée entre collectivités territoriales et État ; tel était le message que nous voulions porter. A en croire la première réunion qui s'est tenue au ministère, il a été entendu. Le CCTDC, dont, je le répète, la composition ne nous satisfait pas entièrement, sera consulté en amont, y compris sur les projets de loi ou les textes réglementaires. En soi, cela constitue un progrès pour la collégialité, pour la responsabilité partagée, pour la confiance.

Pour terminer, quelques mots des travaux de M. Jérôme Bouët sur le renouvellement des partenariats culturels. Ils sont intéressants, mais reflètent une vision d'un État prescripteur face aux collectivités territoriales qui n'est pas la nôtre. Pour lutter contre elle, nous souhaitons mettre au point un rapport en miroir auquel, si vous le voulez bien, nous pourrons travailler ensemble.

La FNCC a, je le crois, un grand mérite. Elle compte toutes les grandes villes, mais aussi de très petites parce que la volonté de culture se mesure, non pas au nombre d'habitants, mais aux innovations. La fédération représente les communes, mais aussi les départements, les régions et, enfin, les intercommunalités, auxquelles nous avons consacré récemment un colloque. Notre positionnement n'est ni corporatiste ni partisan : nous parlons au nom de toutes les collectivités territoriales, quelles que soient leur catégorie, leur taille et leur couleur politique, qui s'investissent dans la culture.

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