Je trouve la quatrième et la cinquième recommandations de la Cour des comptes insuffisantes...
On évoque uniquement le choix entre développement et rénovation du réseau structurant par rapport au réseau à faible trafic et le remplacement de quelques trains par des cars. Or, les questions sont à la fois économiques et écologiques. On se doit aujourd'hui de revisiter le concept du Train à Grande Vitesse (TGV). Certains TGV finissent au fin fond d'une vallée de montage qui compte 4 000 à 5 000 habitants. Cela pose question !
Que le TGV concurrence l'avion entre Marseille et Paris, j'en suis d'accord, mais ne convient-il pas de revoir le concept même ? Quelle ville, agglomération, métropole, capitale régionale doit-elle être desservie par TGV et pourquoi ? On sent que cette question est parasitée par d'autres facteurs. On sait, économiquement et écologiquement, comment justifier le TGV par rapport à l'avion.
L'économie rime avec l'écologie. Quand on a suffisamment de voyageurs pour remplir un train long, on met en place un train long mais, quand le nombre de voyageurs est tout juste suffisant pour remplir un bus, en recourant au train, on déplace une masse d'acier considérable qui coûte très cher. Cela ne tient pas ! Quand on n'a pas suffisamment de voyageurs pour un train long, ou seulement une fois par an, il faut recourir à des trains courts. C'est une question économique et écologique !
Notre pays a changé. Les concentrations de population étant liées à tout cela, la carte se construira d'elle-même. Quand on n'a pas assez de voyageurs pour un train court, il faut utiliser un car ! Cela peut être très bien perçu si le cadencement est bon et si le temps de parcours satisfait les voyageurs.
De même, si on n'a même plus assez de voyageurs pour remplir un car, autant utiliser un taxi ! Le taxi pour deux personnes est beaucoup moins coûteux et bien plus respectueux de l'environnement qu'un bus de 55 places ! Il faut donc revisiter l'ensemble car ne traiter qu'un ou deux aspects me paraît fort insuffisant par rapport aux questions qui sont posées. Cela renvoie à la question de l'intermodalité. Si on n'inscrit pas cette question dans une vision intermodale, le TGV qui part de Paris arrive au fond des vallées, dans des bourgs de 3 000 habitants, sans que celui qui se trouve sur le parcours en bénéficie !
La question de l'intermodalité étant posée, la France doit poursuivre ses efforts sur un sujet sur lequel elle n'est pas en avance, celui de l'information multimodale et des nouvelles billettiques. On peut avoir les meilleures voies du monde : si on n'incite pas les voyageurs à utiliser ces moyens de déplacement, on n'a pas gagné la partie ! On aura du mal à justifier toutes ces dépenses si on n'arrive pas à augmenter la fréquentation du système global.
C'est un chantier mais si l'on veut faire de la régénération et obtenir des résultats, on ne peut faire l'économie de l'ensemble des questions.