Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les performances de la France en matière d’éducation sont loin d’être satisfaisantes. Elles posent avec d’autant plus d’acuité la question des conditions de la réussite à l’école.
Le rapport de la Cour des comptes de mai 2010, intitulé L’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves, dresse un bilan extrêmement mitigé.
Selon les comparaisons internationales de l’OCDE, il y a en France une aggravation de l’écart entre les résultats scolaires des meilleurs élèves et ceux des plus faibles. Les études du PISA confirment ce constat et montrent que, quel que soit le domaine de compétence analysé, les écarts entre les élèves les plus performants et les moins performants sont très élevés et continuent de se creuser.
En outre, la France est l’un des pays où le destin scolaire est le plus fortement corrélé aux origines sociales.
En 2008, plus de 78 % des élèves de catégories sociales favorisées ont obtenu un bac général, contre 18 % des élèves d’origine sociale défavorisée.
Le poids des déterminismes sociaux est extrêmement prégnant, puisqu’un enfant d’ouvrier non qualifié a cinq fois moins de chances d’obtenir un baccalauréat général qu’un enfant de cadre, mais en revanche trois fois plus d’obtenir un bac professionnel, six fois plus d’obtenir un CAP-BEP et, surtout, hélas ! neuf fois plus de n’avoir aucun diplôme.