Intervention de Georges Patient

Réunion du 3 octobre 2012 à 14h30
Débat sur les conditions de la réussite à l'école

Photo de Georges PatientGeorges Patient :

C’est le cas au Pays basque ou en Bretagne, par exemple.

Deuxièmement, il faudrait mettre sur la table le problème du recrutement et de la formation des enseignants. La prise en charge par les pouvoirs locaux de certaines questions liées à l’éducation, comme un recrutement spécifique des enseignants pour la Guyane et une formation professionnelle collant aux réalités locales, n’est-elle pas possible ?

Il faut aussi inventer des solutions innovantes et originales aux problèmes récurrents. Les collectivités ne disposent pas des moyens financiers nécessaires pour construire les classes qui permettraient de scolariser tous les enfants. Pourquoi ne pas optimiser l’occupation des bâtiments, quand la situation l’exige, en organisant deux cycles d’enseignement, l’un le matin, l’autre l’après-midi ?

Je sais que le corps enseignant local est en grande partie défavorable à cette mesure et que, interrogé en 2009 sur cette question par une mission sénatoriale, le ministre de l’époque avait indiqué qu’un tel type d’organisation « n’est pas un objectif vers lequel tendent les services de l’éducation nationale dans les DOM ». Le débat mérite néanmoins d’être relancé sur ce point, surtout en cette période généralisée de disette financière. En effet, l’objectif final de l’éducation nationale n’est-il pas de scolariser tous les enfants ?

Face à un bilan aussi négatif, le défi est aujourd’hui immense et décisif. Il faut, d’une part, redonner confiance aux Guyanais dans le système scolaire et, d’autre part, rendre l’envie et le moral aux enseignants. Enfin, il est nécessaire de répondre aux besoins des nombreux vaincus du système scolaire.

L’école retrouvera ainsi sa vocation : fonder l’esprit démocratique d’une méritocratie républicaine, où tous les enfants d’agriculteurs, d’ouvriers ou de chômeurs, tous les enfants de France – qu’importe le territoire où ils se trouvent – peuvent espérer gravir les échelons de la société jusqu’aux plus hautes marches, où les déterminismes sociaux sont susceptibles d’être surmontés grâce à l’école de la République !

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