Intervention de Emmanuel Sartorius

Commission des affaires économiques — Réunion du 3 octobre 2012 : 1ère réunion
Situation de psa peugeot citroën — Audition de Mm. Emmanuel Sartorius et jacques serris auteurs du rapport du conseil général de l'économie de l'industrie de l'énergie et des technologies

Emmanuel Sartorius :

Je ne suis pas certain que General Motors se soit déjà prononcée, mais il est certain que cette alliance est déterminante, en particulier pour l'avenir de l'usine de Rennes. Pour PSA, l'enjeu d'une telle alliance tient à l'ouverture de nouveaux marchés, même si les perspectives sont encore floues. Le marché de l'Amérique du Nord ne s'ouvrira pas forcément à PSA grâce à cette alliance. En revanche General Motors pourra aider PSA dans la conquête des marchés d'Amérique latine et d'Asie.

Le capitalisme familial pratiqué par PSA a probablement été un frein au développement de l'entreprise. Il a conduit à des alliances ponctuelles nouées entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, avec Renault sur les moteurs au sein de la Française de mécanique, avec BMW sur les moteurs, avec Toyota pour une usine en République tchèque, avec Fiat sur les utilitaires, ou encore Mitsubishi sur les voitures électriques et les 4x4. Mais ces alliances ne font pas une stratégie et sont toutes en train de se déliter : Renault n'achète plus que 20 % de la production de la Française de mécanique, BMW a interrompu sa coopération sur les moteurs hybrides et la coopération avec Ford est actuellement revue. Il est donc nécessaire pour PSA de disposer d'une alliance stratégique forte et solide. Des discussions avaient été entamées avec Mitsubishi en 2009 mais sont aujourd'hui bloquées du fait de désaccords sur la valorisation respective des deux entreprises, Mitsubishi étant valorisée à un niveau élevé. Toyota est un partenaire ancien de PSA, qui a d'ailleurs repris la place de Fiat à Sevelnord, mais il n'est pas certain que Toyota, qui est déjà le deuxième constructeur mondial, ait besoin d'aller plus loin dans le partenariat avec PSA. L'alliance avec General Motors est donc la piste la plus sérieuse. Par ailleurs, même si elle soulève des questions, il n'est pas souhaitable de remettre en cause trop souvent des partenariats stratégiques de ce type quand ils ont été engagés.

Concernant le dialogue social au sein de PSA, les partenaires sociaux soulignent qu'il est intense en volume, mais que les sujets ne sont pas toujours approfondis lors des discussions. En ce qui concerne le reclassement des salariés actuellement à Aulnay-sous-Bois, qui sont environ 3 000, la direction de PSA a indiqué qu'elle proposerait 1 500 postes à Poissy.

J'ai indiqué tout à l'heure que le marché européen devrait revenir à son niveau de 2007 vers 2017-2018, mais on peut espérer que la reprise se produira plus tôt.

Enfin, il y a beaucoup à attendre des rapports commandés par le comité central d'entreprise de PSA au cabinet Secafi car dans ce cadre, il existe des pouvoirs d'investigation étendus.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion