Intervention de Marie-Noëlle Lienemann

Commission des affaires économiques — Réunion du 3 octobre 2012 : 1ère réunion
Situation de psa peugeot citroën — Audition de Mm. Emmanuel Sartorius et jacques serris auteurs du rapport du conseil général de l'économie de l'industrie de l'énergie et des technologies

Photo de Marie-Noëlle LienemannMarie-Noëlle Lienemann :

La fusion entre General Motors et PSA est présentée comme une bonne solution. Mais ne pourrait-on pas envisager un autre scenario : la fusion entre Renault et PSA, car il est probablement impossible de maintenir deux constructeurs importants en France. Je crains en effet que, faute de peser dans leurs alliances respectives, Renault et PSA ne soient que les queues de comètes de géants internationaux. En outre, ce qui importe est de produire en France. Heureusement que Toyota est implantée sur le territoire national. La Yaris est ainsi « le véhicule le plus français » du marché. L'enjeu pour les années à venir n'est pas le sort de l'entreprise PSA en tant que telle mais le maintien de l'outil productif et de l'emploi automobiles sur notre territoire. Il y a dix ans, la question de la fusion entre Renault et PSA se posait, il est nécessaire de ne pas l'éluder aujourd'hui.

De façon plus générale, la disparition de la planification a eu pour conséquence la disparition, en France, de toute réflexion de long terme sur les filières d'avenir. Contrairement à l'Allemagne, la France n'a plus de lieux où partenaires sociaux et acteurs économiques débattent et échangent avec l'État. La filière automobile pâtit de ce problème plus global, alors même que c'est une branche où les mutations sont profondes. En dehors de l'assemblage, ne pourrait-on pas favoriser la mise en place de plateformes communes à plusieurs constructeurs sur des composants automobiles ? Je prends un exemple, celui de la batterie nickel-zinc : on sait que les actuelles batteries nickel-cadmium sont très polluantes et que la technologie nickel-lithium est probablement trop chère et pas adaptée pour les grosses batteries. La batterie nickel-zinc est donc l'avenir mais la France n'arrive pas à monter un tour de table avec les industriels pour développer la filière, alors que dans le même temps Daimler-Benz en Allemagne et le Pentagone aux États-Unis ont lancé des initiatives concurrentes. Il faut en France développer toutes les potentialités pour que l'automobile survive en Europe.

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