A mon tour, je félicite Patricia Schillinger pour son rapport. Nous avons été les premiers à interdire les biberons contenant du bisphénol A et il est logique d'étendre cette mesure, au nom du principe de précaution. Mais l'industrie y est-elle prête ? Avant d'imposer des substituts, encore faut-il s'assurer de leur innocuité. Les phtalates, substances qui ressemblent le plus au BPA, sont beaucoup plus toxiques. Toute l'industrie alimentaire est concernée. Il était facile de revenir au bon vieux biberon en verre, mais il n'en va pas de même pour d'autres ustensiles ou conditionnements.
D'ailleurs, le BPA ne passe dans le corps humain que s'il est chauffé, or on ne chauffe pas une canette de soda ou une boîte de conserve. La date proposée pour la suspension générale vient trop tôt. Lors du vote de la loi sur les biberons, on disait que le Canada interdisait déjà le bisphénol dans tous les récipients alimentaires, mais cette mesure n'a jamais été appliquée, et elle a été abrogée depuis !
Tout en se fixant pour objectif l'interdiction générale du BPA, et après avoir réglé le cas des biberons, qui étaient la vraie source de méfaits ultérieurs, il faut se donner un peu de temps... mais aussi mettre les industriels devant leurs responsabilités, afin qu'ils accélèrent leurs recherches. Le BPA évite que les aliments entrent en contact direct avec l'aluminium d'une canette ; s'ils étaient contaminés et attaquaient les muqueuses stomacales, le risque pour la santé serait bien plus grand.