Intervention de Jean Bizet

Réunion du 10 octobre 2012 à 14h30
Nouvelles perspectives européennes — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Jean BizetJean Bizet :

La France arrivant en sauveur, au mois de juin, pour faire découvrir, d’un coup d’un seul, à ses vingt-six partenaires, jusque-là aveuglés, que la croissance était importante et devait être soutenue, c’est un rebondissement qui manque de vraisemblance. Rien à faire, on n’adhère pas à cette approche ! Que vingt-six gouvernements démocratiques, responsables, aient oublié simultanément la croissance, première préoccupation de leur population, cela ne passe pas – à moins de les supposer victimes d’un sortilège !

Nous savons tous que la réalité est autre. Les décisions du Conseil européen du mois de juin n’ont pas changé le cours des choses. Elles ont prolongé et complété les précédents travaux du Conseil. La lourdeur des processus fait que nous attendons d’ailleurs toujours qu’elles commencent à se concrétiser, malgré une ampleur, qui, à l’échelle de l’Europe, reste relative.

Nous savons tous que l’annonce d’une « renégociation » du pacte budgétaire était destinée à durer le temps d’une campagne électorale. François Hollande ne voulait pas dire qu’il était favorable au traité budgétaire, il ne voulait pas dire non plus qu’il y était opposé : promettre une « renégociation » permettait de contenter provisoirement tout le monde. L’élection gagnée, il a fallu justifier le ralliement au pacte budgétaire. Pour cela, on a présenté le Conseil européen du mois de juin comme un tournant de la construction européenne. La vie politique est ainsi faite.

Mieux vaut sans doute jeter un voile pudique sur cet épisode assez peu glorieux. L’essentiel est que la France approuve le nouveau traité, car ce texte a deux mérites.

Tout d’abord, il est un instrument pour rétablir la confiance entre pays européens. Pour être honnête, il faut dire que chacun a sa part dans la perte de confiance. On a beaucoup dénoncé les manipulations statistiques de la Grèce lors de son entrée dans l’euro. Mais, lorsque l’Allemagne et la France, en 2004-2005, se sont affranchies du pacte de stabilité, en donnant aux autres le sentiment qu’il y avait en Europe deux poids et deux mesures, elles ont également contribué à ébranler la confiance.

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