Intervention de Jean Bizet

Réunion du 10 octobre 2012 à 14h30
Nouvelles perspectives européennes — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Le meilleur moyen de lutter contre la spéculation, c’est précisément de ne pas lui donner prise !

On le voit, les deux traités européens qui nous ont été soumis à quelques mois d’intervalle – celui sur le Mécanisme européen de stabilité et celui sur le pacte budgétaire – forment en réalité un tout, et ce n’est pas pour rien que ces deux traités se font mutuellement référence.

Pour pouvoir bénéficier du MES, un État membre doit mettre en œuvre le pacte budgétaire. C’est une démarche d’ensemble, dont le fil conducteur est le rétablissement de la confiance entre Européens et dans l’Europe. On doit être pour les deux traités ou tout simplement contre les deux ! Le groupe UMP, qui avait voté en faveur du MES, sera cohérent avec lui-même en votant aujourd’hui pour le pacte budgétaire.

La ratification de ces deux traités est un préalable, mais ce n’est qu’un préalable. Au-delà, quelles sont les perspectives pour l’Europe ?

Même si nombre de pays européens traversent aujourd’hui une passe difficile, voire très difficile, je crois que nous ne devons pas céder à l’euro-pessimisme, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, nous devons avoir une juste appréciation de la situation des pays qui connaissent aujourd’hui les difficultés les plus graves. Ces derniers subissent les dures conséquences de la cure d’austérité qu’ils s’imposent, mais leur engagement n’est pas vain, car les réformes auxquelles ils sont en train de procéder vont leur redonner de meilleures conditions de compétitivité et de croissance. En réduisant et en réorientant les dépenses publiques, en réformant les marchés du travail, ils préparent l’avenir. Lorsque la conjoncture redeviendra plus favorable, ils recueilleront le fruit de leurs efforts.

Le début de redressement en Irlande, alors que ce pays avait touché le fond lors de la crise bancaire, en est déjà l’illustration : l’obligation de la rigueur, c’est aussi l’occasion du changement, et la plupart des pays membres – pas le nôtre, hélas ! – sont en train de saisir cette occasion.

À plusieurs reprises, monsieur le ministre délégué, je me suis permis de vous interpeller sur les réformes structurelles que devait engager notre pays. Vous ne m’avez pas spécialement répondu, manifestant même un certain énervement à mon égard. Je le regrette, parce que je ne souhaite pas du tout tenir de propos discourtois à votre endroit. Pour autant, je me dois de le faire remarquer, la France n’engage pas les réformes structurelles nécessaires.

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