Madame la ministre, j’ai présenté en décembre 2007, dans le cadre des travaux de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, l’OPECST, un rapport dont le titre résume la problématique : Tsunamis sur les côtes françaises : un risque certain, une impréparation manifeste. Cinq ans plus tard, le risque est tout aussi certain mais l’impréparation n’est plus aussi manifeste, puisque plusieurs de mes préconisations ont été mises en œuvre, tandis que d’autres sont en voie de l’être.
Ainsi, le Centre national d’alerte aux tsunamis, le CENALT, est opérationnel depuis juillet dernier. Il couvre un espace s’étendant des Açores, dans l’Atlantique Nord-Est, à la Sicile, en Méditerranée. Je souhaiterais cependant obtenir davantage de précisions sur le nombre de stations sismiques et de marégraphes en temps réel installés, ainsi que sur le nombre et les qualifications des personnels chargés de la surveillance depuis le CENALT, basé au siège du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le CEA, à Bruyères-le-Châtel.
S'agissant toujours du fonctionnement du CENALT, j’aimerais prendre connaissance des différents tests et exercices de simulation déjà réalisés en Méditerranée occidentale, ou devant être réalisés dans les prochaines semaines, en liaison avec les États riverains.
Je pense que nous pouvons considérer, sans risque de nous tromper, que le système dit « d’alerte montante » est bien mis en place, puisque l’ensemble du dispositif fera remonter l’alerte, via les instruments de mesure en mer et le CENALT, jusqu’à la Direction de la sécurité civile et de la gestion des crises – et en son sein au Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, le COGIC – et aux autorités.
Où en est-on, madame la ministre, de la mise en place d’un système dit « d’alerte descendante », qui constitue la suite logique et indispensable du dispositif d’alerte montante ? Il s’agit d’un réseau d’alerte à l’échelon local, auprès des populations du littoral méditerranéen. Cela suppose que les zones les plus vulnérables soient connues, afin de définir les vecteurs d’alerte des populations – sirènes, diffusion cellulaire ou simples panneaux d’affichage – en fonction de la vulnérabilité des côtes concernées. Cela suppose également que les populations connaissent les comportements de mise à l’abri ou d’évacuation à adopter. Il faut donc mettre en œuvre des modalités d’information et de sensibilisation des populations et définir des cartes d’inondation ainsi que des schémas d’évacuation.
J’insiste sur ce point, car les rivages méditerranéens présentent par endroits un ensemble de côtes sablonneuses et basses – à moins de cinq mètres d’altitude, voire à une altitude à peine positive –, alors que la courbe de niveau des douze mètres peut atteindre une zone située entre cinq cents mètres et deux kilomètres du rivage. Par conséquent, pour fuir la zone menacée en cas de tsunami et se réfugier dans des endroits hors d’atteinte de la montée des eaux, il faut parcourir de longues distances. Je précise également que de nombreuses zones urbanisées du littoral se trouveraient dans une situation très vulnérable, et ce d’autant plus que la concentration humaine y est importante.
J’aimerais donc savoir où en sont les travaux relatifs à la mise en œuvre de ce dispositif d’alerte descendante, et si les financements correspondants sont prévus pour l’après 2013.