Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 18 octobre 2012 à 9h30
Questions orales — Accès aux irm : inégalités flagrantes par régions

Alain Vidalies, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le sénateur, la question de l’égalité d’accès à l’IRM est en effet fondamentale, car plus tôt on pose le diagnostic, plus on a de chances de vaincre la maladie.

Sur ce sujet, malheureusement, la situation que nous laisse le précédent gouvernement n’est pas exemplaire. Oui, la France a un retard par rapport à d’autres pays européens en matière d’accès à l’IRM. Y remédier ne sera pas simple.

Permettez-moi, tout d'abord, quelques éléments de constat.

Au début de l’année 2012, la France comptait 694 appareils d’IRM autorisés, ce qui représente 10, 6 appareils d’IRM autorisés par million d’habitants. Les plans Cancer des précédents gouvernements n’ont pas permis de combler le retard, même si le parc d’IRM a augmenté depuis 2006.

Ces accroissements du parc ont à peine permis d’accompagner la hausse des besoins, et en aucun cas d’améliorer la situation, car les indications d’IRM sont en forte progression. Ainsi, les délais d’accès à cette technologie ne diminuent que légèrement et demeurent très hétérogènes sur le territoire national. Les délais moyens d’accès sont de 27, 4 jours en 2011, contre 29 jours en 2009.

La question de la faiblesse en matière d’équipement IRM reste donc posée. La stratégie nationale de santé que portera le Gouvernement intégrera bien entendu une priorité en matière de lutte contre le cancer, et la question du parc d’IRM devra être abordée. Toutefois, ce dernier n’explique pas à lui seul les disparités d’accès à l’IRM. La relation entre délai et densité d’IRM par région n’est pas proportionnelle. Pour réduire les délais, il faut donc avoir une approche complémentaire à la seule question de l’équipement.

La question de l’accessibilité à l’IRM dépend ainsi directement de l’efficience de l’organisation des plateaux d’imagerie, des ressources médicales et des coopérations territoriales.

La politique que mène Mme la ministre des affaires sociales et de la santé pour favoriser l’accès aux soins et réduire les inégalités d’accès sera pragmatique et suivra trois axes.

Premièrement, il convient de développer le parc des IRM, en les affectant prioritairement dans les zones où les besoins sont les plus importants.

Deuxièmement, il faut optimiser l’utilisation des IRM pour en faire bénéficier le plus de patients possible ; il s’agira d’organiser des filières de soins, notamment en améliorant la permanence des soins en imagerie. Le recours à la télémédecine devra être accru en matière d’imagerie.

Troisièmement, il importe d’éviter de mobiliser les IRM pour des usages inutiles ; il s’agira de favoriser la pertinence des examens d’imagerie en s’appuyant sur les recommandations de la Haute Autorité de santé.

Monsieur le sénateur, vous l’avez compris, réduire les inégalités d’accès aux soins et à la santé est la priorité du Gouvernement. Toutefois, la simple annonce de moyens supplémentaires ne suffit plus. La parfaite utilisation des ressources investies doit être garantie. En effet, Mme la ministre des affaires sociales et de la santé souhaite non pas réserver les IRM à ceux qui ont le carnet d’adresse nécessaire pour y accéder, mais les offrir à tous les Français qui en ont réellement besoin.

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