La Réunion, qui a pourtant longtemps été considérée comme une « bonne élève », est aujourd'hui au dernier rang des régions françaises pour l'utilisation des crédits européens. Mais nous avons jusqu'en 2015 pour redresser la situation. Risque d'être à nouveau posée la question de l'utilisation des fonds structurels non engagés : le pacte de croissance proposé par François Hollande pendant la campagne présidentielle reprend cette vieille idée de la récupération des fonds structurels pour financer les emplois, les PME, etc. Les membres de la commission du développement régional (REGI) du Parlement européen, dont je fais partie, s'y sont toujours opposés, car cela affaiblirait la politique régionale. Les RUP doivent se mettre à l'abri d'une réutilisation des fonds structurels non consommés.
La concentration thématique des fonds pose un autre problème, dû à la nouvelle génération de fonds structurels pour 2014-2020. Ces fonds doivent en effet être orientés vers la recherche et l'innovation. L'outre-mer s'y oppose, en demandant un cinquième objectif libre pour le rattrapage, notamment des infrastructures. Pour éviter une aspiration des crédits par l'objectif libre, il faudra fixer un plafond : les RUP ne peuvent rester à l'écart de la recherche et de l'innovation.