Il est incontestable que le grand débat politique entre l'État et les collectivités territoriales est celui des prélèvements obligatoires. Ce que je reproche aux élus territoriaux, c'est de ne s'être intéressés qu'à la ressource elle-même et non pas à son origine. Lorsque j'ai rédigé mon rapport sur le bilan de la décentralisation, j'ai consacré un paragraphe à ce que j'ai nommé le « grand évitement », et nous en sommes là. Car, au moment où nous traversons une crise économique, où nous faisons face à la situation financière que vous savez, la solidarité financière entre l'État et les collectivités territoriales, d'une part, et entre les collectivités entre-elles, d'autre part, devient essentielle.
Sur la relation entre les villes et les campagnes, évidemment la question de la présence des services publics est importante, mais je crois que la celle des relations contractuelles joue un rôle. Ce qui me choque, par exemple, c'est le gaspillage du foncier. Vous avez, au contraire, certaines régions dans lesquelles il y a des accords contractuels entre la région, les autres collectivités et les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) qui fonctionnent bien et qui méritent d'être développés. Je pense que parmi les éléments reconstitutifs de ces liens figurent le logement, le transport, la culture. Dans tous ces domaines il faut de la péréquation et, avant de demander à l'État de s'en charger, commençons par faire de la péréquation horizontale, notamment à travers la région.
S'agissant des relations entre les élus, pour ma part, sur une longue période et en tant que maire, j'ai connu MM. Pierre Méhaignerie comme président de conseil général, et Josselin de Rohan comme président de conseil régional, et je dois dire que sur les grands sujets, tout était réglé rapidement et sans problème. De même que, concernant les relations avec les préfets, là encore, j'ai connu M. Claude Guéant, qui s'est montré un grand préfet sur le terrain, et je n'ai personnellement jamais polémiqué publiquement avec un préfet, quel qu'il soit.