L'essentiel est de bien déterminer les missions de France Télévisions. La première est la mission d'information, qui nous différenciera de plus en plus des chaînes privées, qui délaisseront de plus en plus ce secteur. Nous investissons l'information sous toutes ses formes ; pas question d'abandonner l'information locale. Dans le cadre de notre plan d'optimisation, les fermetures ponctuelles permettent de lisser l'emploi, mais nous nous engageons à ce que l'information locale soit préservée dans le journal régional. Deuxième mission, la création. Troisième mission, la présence territoriale, y compris outre-mer. Quatrième mission enfin, le numérique, afin de faire partager nos programmes au plus grand nombre.
C'est à vous de défendre ces missions, car la question est éminemment politique. Pour ce faire, nos moyens doivent être pérennes. Les changements incessants dans des délais aussi courts sont intenables - aucune entreprise ne peut fonctionner de la sorte ! Le financement pérenne passe d'abord par la redevance. Profitons de la future loi audiovisuelle pour la définir. Elle est de 125 euros en France, contre 225 euros outre-Rhin. Les Allemands, qui viennent d'en modifier l'assiette, disent plutôt qu'elle est de 18 euros par mois, c'est très significatif. Il faut relégitimer la redevance. Son niveau devrait être fixé par une autorité indépendante comme en Allemagne et en Grande-Bretagne ; le Parlement, au nom de l'indépendance de l'audiovisuel public, ne va jamais contre ses recommandations.
La publicité peut être un plus pour investir davantage ; là aussi, nous avons besoin de règles pérennes. Plutôt que le tout ou rien, nous pourrions envisager la publicité à certaines heures ou sur certains programmes. Il faut en débattre.
Nous avons déjà une capacité de générer des recettes diverses. La vidéo à la demande (VAD) donne de premiers résultats positifs sur iTunes, nous poursuivons avec Free. Quid des droits dans l'univers numérique ? Face à Google et à Apple, les acteurs français doivent agir groupés, étant entendu que ces droits doivent profiter à tous. Peut-être faudrait-il une partie patrimoine dans nos comptes.
Nous poursuivons les efforts de maîtrise : 40 millions d'économies sont prévus en 2012. Nous pouvons aller au-delà l'an prochain, mais pas au point de combler un trou de 200 millions.