Permettez-moi de dire un mot sur les recherches que nous menons sur le sujet de l'égalité au sein du ministère. Elles sont insuffisamment connues. Ainsi, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a recensé, en lien avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'ensemble des travaux de recherche portant sur le genre, qu'ils soient menés au sein des universités ou des établissements publics de recherche.
Nous travaillons, à l'heure actuelle, à étendre ce recensement aux enseignements qui traitent du sujet : par exemple, des masters à l'égalité existent dans les universités qui forment des professionnels dans ces domaines.
Nous avons également mis en place un groupe stratégique sur le genre et l'égalité, chargé de faire des propositions, de diffuser des recherches sur l'égalité, afin d'alimenter les réflexions et de lutter contre les stéréotypes. Ses conclusions devraient être remises sous peu.
Sur la question des filles et des filières scientifiques, je voudrais vous signaler l'existence d'un prix que nous avons créé il y a dix ans sous le nom de « Prix Irène Joliot-Curie », pour montrer que la science existe au féminin au plus haut niveau, ce qui reste aujourd'hui largement ignoré.
A cet égard, la « Médaille Fields », la plus prestigieuse récompense pour la reconnaissance des travaux en mathématiques, n'a jamais été décernée à une femme et seules deux médailles d'or du CNRS ont récompensé une femme depuis 1954.
Il ne faut pas en déduire qu'il n'y aurait pas de femme engagées dans ces travaux, mais seulement que les phénomènes de discriminations les rendent invisibles. C'est la raison pour laquelle nous cherchons aujourd'hui à mettre en place un réseau de femmes scientifiques de très haut niveau qui pourrait fournir un vivier de femmes expertes pour les médias. On sait en effet qu'aujourd'hui l'« expert » médiatique est, dans 90 % des cas, un homme, contribuant ainsi à perpétuer la représentation uniquement masculine des professions scientifiques.