Intervention de Guillaume Garot

Commission des affaires économiques — Réunion du 14 novembre 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Guillaume Garot ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt chargé de l'agroalimentaire

Guillaume Garot, ministre délégué :

La filière foie-gras emploie 35 000 personnes, ce qui est loin d'être anecdotique !

Depuis juin, nous avons rouvert le dossier des relations commerciales entre les producteurs, les transformateurs et la grande distribution pour aboutir à une meilleure régulation de la chaîne alimentaire et de la filière agroalimentaire. Nous les réunirons le 21 novembre afin de parvenir à mieux partager la valeur ajoutée pour mieux en créer : les entreprises et surtout les PME ont besoin de marges pour investir, innover et exporter.

Je me suis également attaqué au dossier du gaspillage alimentaire qui nous touche en tant que citoyens mais aussi comme acteurs économiques : il nous reste à inventer un nouveau modèle de développement durable.

La semaine passée, le gouvernement a annoncé des mesures puissantes en faveur de la compétitivité des entreprises, y compris celles du secteur agroalimentaire. Pour soutenir la production et redresser l'ensemble de la filière, l'investissement et la modernisation de l'outil de production sont indispensables : la Banque publique d'investissement (BPI) destinera une partie de ses crédits aux PME de la filière agroalimentaire.

Le gouvernement veut accroître les exportations des IAA. Dans le cadre du pacte de compétitivité, nous allons définir une stratégie export en direction des marchés émergents : 2013 sera l'année de l'Asie ; priorité sera donnée au Japon, à la Chine et à la Corée. Cette stratégie sera déclinée par filières et par produits ; les entreprises, notamment les plus petites, seront accompagnées à l'export. D'ici la fin de l'année, nous aurons créé dans les régions des outils de formation : les entreprises intéressées seront conviées à des sessions avec des agents de l'Etat et des régions. C'est en créant une culture commune de l'exportation que nous serons efficaces. Ce parcours d'accompagnement sera formalisé par un contrat passé entre l'Etat et l'entreprise, en lien avec la collectivité ; il détaillera les actions de formations mais aussi le soutien sur place des entreprises pendant trois ans - les propositions pragmatiques de la mission sénatoriale de contrôle budgétaire sur la stratégie export sont très attendues. Notre diplomatie économique sera mobilisée pour favoriser notre stratégie Asie.

Nous mettons en place une plateforme numérique afin que les entreprises disposent d'une parfaite traçabilité de leurs produits du site de production jusqu'aux lieux de vente. Cela concerne en particulier les barrières sanitaires qui sont parfois très hautes et qu'il nous faut franchir dans les meilleures conditions possibles. L'information doit être la plus précise possible en temps réel. Nous allons mobiliser nos services pour améliorer notre site internet et faciliter la signature électronique. J'ai récemment rencontré à Besançon un chef d'entreprise qui est obligé de faire deux fois deux heures de voiture pour signer des papiers administratifs. Cela n'est pas acceptable.

Il n'y aura pas d'aide efficace et durable si nous ne soutenons pas la reconstruction de certaines filières, comme celles du porc ou du poulet. Nous avons entamé une série de réunions pour présenter au printemps des mesures fortes, ambitieuses et réalistes.

Nous devons inventer un nouveau modèle de production pour réconcilier performances économique et écologique. C'est ainsi que nous améliorerons la compétitivité des filières porc et poulet. La période de mutation actuelle est l'occasion d'inventer de nouveaux modèles économiques afin de produire plus, mieux et plus durable.

Ce nouveau modèle devra relever l'immense défi du siècle : nourrir 9 milliards d'individus en 2050. Selon l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il faudra que la production agricole augmente de 70 %. Comment relever ce défi ? Notre modèle repose sur la qualité alimentaire et la sécurité sanitaire, et c'est sur ces deux piliers que j'entends développer notre filière agroalimentaire. C'est ainsi que nous aiderons chacun à manger à sa faim, tant dans notre pays que dans le monde. Ma volonté de lutte contre le gaspillage alimentaire s'inscrit également dans ce cadre. Je souhaite enfin une meilleure répartition de la valeur ajoutée afin que chacun puisse vivre dignement de son travail.

La politique menée par le gouvernement est parfaitement cohérente. Enjeu, dessein, objectif, tout fait sens parce que l'agroalimentaire est une filière stratégique. Vous pouvez compter sur ma détermination pour faire avancer ce secteur en privilégiant la concertation.

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