Intervention de Guillaume Garot

Commission des affaires économiques — Réunion du 14 novembre 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Guillaume Garot ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt chargé de l'agroalimentaire

Guillaume Garot, ministre délégué :

Autres mesures simples : nous travaillons avec le conseil général de Dordogne pour réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires ; nous cherchons en liaison avec les associations humanitaires à mieux recycler les invendus dans les marchés d'intérêt national comme Rungis. C'est sur ces initiatives concrètes, à partir du terrain, que nous bâtirons le pacte national antigaspillage en juin. Nous avons lancé un site adossé à celui du ministère de l'agriculture, gaspillagealimentaire.fr, pour rendre accessible l'information et encourager l'échange des bonnes pratiques. Le gaspillage, c'est aussi un enjeu de pouvoir d'achat - 400 euros jetés à la poubelle par an dans chaque famille - et un enjeu éthique, puisqu'il s'agit de lutter contre les dérives de la société de surconsommation.

Sur le programme européen d'aide aux plus démunis, la partie ne sera pas facile à jouer non plus. La proposition avancée par le président du Conseil européen cette nuit ne nous satisfait pas. Le président de la République, très préoccupé, a chargé le ministre de l'Agriculture d'avancer sur ce dossier. Espérons que d'ici le prochain sommet européen, nous aurons réussi à faire bouger les lignes. Cela suppose de trouver des alliés en Europe. Passer d'un budget de 3,5 milliards à un fonds de 2,1 milliards, quel différentiel ! Nous sommes mobilisés, nous avons reçu les associations humanitaires au ministère. A charge, pour elles, de convaincre leurs homologues européennes de réagir également. La mobilisation citoyenne compte également.

Le mois dernier, j'étais à Bruxelles pour défendre la production française de foie gras avec quatre autres pays d'Europe producteurs. Je le fais sans état d'âme d'autant que les producteurs ont fourni un réel effort pour le bien-être animal, en particulier sur les cages. Cet effort sera poursuivi et l'État accompagnera la mise aux normes.

La dinde mérite une stratégie très ciblée. L'outil de production français est performant, je l'ai constaté en visitant le site de Blancafort que nous avons sauvé. Le problème est celui des débouchés ; cette viande présente la même qualité nutritionnelle que celle du poulet, mais à des prix sensiblement plus élevés. Comme vous, je crois beaucoup à l'avenir de cette filière dans l'élaboré, les plats préparés.

Les relations commerciales sont un dossier urgent, dit M. Bourquin ; les entreprises tiennent le même discours. Nous avons reçu hier un rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Fort bien ! Nous réunirons le 21 novembre prochain producteurs, transformateurs et distributeurs. Nous avons un cadre : la loi de modernisation de l'économie. Est-il bien appliqué ? Non ? Précisons sa mise en oeuvre ! Je pense en particulier à l'accord du 3 mai 2011 qui autorise à répercuter les tarifs des matières premières sur les prix pratiqués à la grande distribution : nous savons à peu près quand il s'enclenche, non quand il aboutit. Il faudra le rendre plus contraignant, plus lisible pour les acteurs. L'enjeu est de parvenir à une relation équilibrée entre les acteurs, de donner de la stabilité à nos PME, car Danone n'est pas dans la même position pour négocier avec la grande distribution.

Ce matin, Pierre Moscovici a présenté en conseil des ministres une communication sur les relations commerciales. Le cadre de la LME, a-t-il dit, doit être appliqué. Si des modifications sont nécessaires, qu'elles soient législatives, réglementaires ou conventionnelles, nous les envisagerons. Concernant l'agro-alimentaire, elles interviendront dans la loi d'avenir pour l'agriculture que je défendrai avec Stéphane Le Foll.

Oui à la marque France, oui à un meilleur travail entre Ubifrance et Sopexa en y associant l'Adepta. L'enjeu, a rappelé Nicole Bricq, est que nous puissions tous vendre sous la marque France.

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