A mon tour de saluer votre volontarisme et votre détermination ; j'y ajouterai votre sincérité, une qualité en politique, car elle crée la confiance. Je souscris à vos orientations : il faut évidemment réhabiliter le modèle français, fondé sur la qualité et la sécurité sanitaire, réconcilier l'économie et l'environnement sans oublier le social. Vous serez, je n'en doute pas, sensible à cette préoccupation : combien crée-t-on d'emplois, combien en conserve-t-on ?
L'alimentation mondiale est un point important : 1 milliard de personnes ne mangent pas à leur faim sur une population totale de 7 milliards. Mathématiquement, avez-vous dit, il faudrait augmenter la production de 70 % pour nourrir les 9 milliards d'habitants que comptera bientôt la planète. Attention à ce discours : il s'agit de la production mondiale, et non de celle de la France. Une telle hausse, de toute façon, est impossible dans notre pays. En revanche, la France doit lutter au niveau international contre une évolution dramatique : l'accaparement des terres pour les monocultures et les agro-carburants aux dépens des cultures vivrières.
Quelque 30 % des produits alimentaires sont gaspillés dans le monde. Autant d'efforts à fournir pour que cela cesse et, aussi, pour modifier notre mode d'alimentation occidentale. Consommer moins de viande, mais une viande de meilleure qualité, telle est l'équation qu'il est essentiel de résoudre.
Améliorer notre balance commerciale ? S'il faut exporter davantage, il faut aussi mieux répondre à la demande locale. L'histoire du groupe Doux est symptomatique de la faillite d'un système : un poulet sur trois consommé en France est importé.