Je salue le travail réalisé ces dernières années sous la présidence de Mme Cayla. Les défis que doit relever une chaîne franco-allemande ne sont pas simples.
La branche allemande d'Arte était au départ directement liée à ARD et ZDF, ce qui favorisait les synergies entre les chaînes. Aujourd'hui, 90 % des programmes d'Arte y sont diffusés. Ils pourraient l'être également sur les chaînes publiques françaises, qui voient leurs moyens se réduire de manière significative. Arte doit conserver sa capacité propre de conception et de production de programmes, car elle apporte beaucoup à l'offre audiovisuelle publique, mais pourrait partager davantage ses compétences.
L'Allemagne produit plus de deux mille heures de fiction par an, contre à peine sept cent heures pour la France : ce déficit est dramatique. Comment Arte pourrait-elle être pilote dans la synergie européenne de la fiction ?
Le développement des programmes en journée est effectivement une gageure, car Arte n'est pas connu par les téléspectateurs comme producteur de programmes en journée. Des moyens importants doivent y être consacrés afin d'éviter la rediffusion de programmes conçus pour le soir.
Arte était d'abord une chaîne de production, plus qu'une chaîne de réception. Son évaluation se faisait d'ailleurs à l'aune des critères professionnels, et non en passant par les téléspectateurs : je me rappelle des débats qu'avait suscité l'introduction des versions françaises... Il y a eu une évolution, et l'on se préoccupe davantage de l'accessibilité des programmes. Comptez-vous la conforter ?