Monsieur le président, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, il y a quatre mois, avec l’adoption en première lecture de la proposition de loi d’Yvon Collin relative au service civique, nous évoquions ici-même un « petit miracle républicain ». En République comme ailleurs, les « petits miracles » ne sont de vrais miracles que s’ils sont officiellement reconnus, homologués, validés. L’Église parle d’« authentification ». Dans la République, cela s’appelle un vote conforme ou une adoption définitive.
Il y a quatre mois, nous avions des doutes.
Il fallait que l’Assemblée nationale accepte d’inscrire une proposition de loi d’origine sénatoriale, alors que nombreux étaient les députés qui auraient aimé être à l’origine de la création du service civique.
Il fallait que l'Assemblée nationale travaille dans le même esprit que le Sénat, soit respectueuse de son travail, de ses choix et de ses principes, tout en apportant sa propre touche.
Il fallait que la recherche du plus large consensus obtenu au Sénat soit poursuivie à l'Assemblée nationale, y compris dans une période politique où l’on est parfois tenté par ce qui divise plutôt que par ce qui rassemble.
Il fallait que le Sénat accepte à son tour les modifications apportées par l'Assemblée nationale.
Il fallait que le Gouvernement réponde aux légitimes questions des parlementaires.
Il fallait, enfin, que le Gouvernement parvienne à inscrire l’examen de cette proposition de loi en deuxième lecture à l’ordre du jour prioritaire des travaux du Sénat, et ce alors même que les places sont très chères…
Rien de tout cela n’était gagné d’avance. Tout cela a été obtenu. Mesdames, messieurs les sénateurs, cette proposition de loi est le dernier texte qui vous est soumis avant la suspension des travaux parlementaires et j’espère qu’elle sera adoptée.
L’ouverture d’esprit, la volonté, l’opiniâtreté, l’engagement, le sens le plus élevé de l’intérêt général dans les deux assemblées ont rendu possible ce à quoi nous nous étions engagés. Aujourd’hui, loin de moi l’idée de qualifier la Haute Assemblée de « cour des miracles », ...