Intervention de Dominique Bussereau

Réunion du 29 novembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Article 15

Dominique Bussereau, ministre :

La semaine dernière, les organisations syndicales de transporteurs routiers, telles que l'Organisation des transporteurs routiers européens, l'OTRE, ou la Fédération des entreprises de transport et logistique de France, la TLF, ont montré les difficultés qu'elles rencontrent en raison de la situation actuelle, qui est liée non seulement au prix du gazole, mais aussi à la concurrence européenne. Aussi, Monsieur Foucaud, je trouve dommage que vous souhaitiez supprimer la petite aide que propose le Gouvernement.

Ayant occupé, dans le domaine des transports et de la mer, des responsabilités auprès de Gilles de Robien, j'ai pu constater que nous avions un vrai souci s'agissant de nos entreprises de transport routier. Comme vous le savez, en tant qu'élu de terrain, monsieur Foucaud, ces entreprises doivent faire face à une difficulté particulière. Actuellement, un chauffeur routier hongrois ou polonais n'a pas les mêmes conditions de travail qu'un salarié d'une société de transport française. De ce fait, nos petites entreprises de transport routier connaissent une mortalité extraordinaire. Heureusement, quelques grands groupes ont une dimension internationale. J'en veux pour preuve que l'un d'entre eux vient d'installer ses bureaux à Pékin.

Le Gouvernement a souvent été interrogé par la représentation nationale, toutes tendances politiques confondues. Il a pris des mesures qui sont de nature à défendre ou à essayer d'aider la profession du transport routier de marchandises. En accord avec Gilles de Robien et François Goulard, il a étendu ces dispositions au transport routier de voyageurs. Dans nos départements, des lignes suburbaines peuvent encore exister et il faut tenir compte du transport scolaire, qui est très important et qui constitue un très gros poste de dépenses pour tous les conseils généraux.

En France, nous sommes confrontés à un phénomène, que M. Marini connaît bien en tant que maire de Compiègne, à savoir le développement nouveau de la batellerie. M. le président le sait aussi puisqu' une partie du trafic du port de Marseille provient du Rhône et de la Saône, ce qui n'était pas le cas voilà quelques années.

Nous avons pris en compte le fait que la batellerie reprend aujourd'hui des parts de marché, à un niveau important cette année. Peut-être est-elle liée d'ailleurs aux difficultés rencontrées par le transport ferroviaire de marchandises. Mais la batellerie s'est modernisée, avec les barges, les pousseurs. Ainsi, ce que l'on appelle le « blanc », c'est-à-dire le gros électroménager arrive, arrive aujourd'hui par la voie fluviale au port de Gennevilliers, alors que, voilà quelques années, ces marchandises étaient acheminées par la route, voire par le rail.

Comme le sait M. le rapporteur général, le Gouvernement a d'ailleurs pris la très importante décision de relier les grands ports parisiens aux grands ports d'Europe par la réalisation de la liaison Seine-Nord.

Ces mesures d'aide sont cohérentes tant pour le transport routier de marchandises et de voyageurs que pour la navigation fluviale.

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