J'ai beaucoup de scrupules à prendre la parole après l'expert qu'est M. Deneux, mais je tiens tout de même à dire, monsieur le ministre, que je suis moi aussi très sensible aux aspects de la question évoqués par M. le rapporteur général, non pas en tant que spécialiste de l'agriculture ou des carburants mais en tant qu'habitant de l'Ile-de-France, région très touchée par la pollution.
Il ne faudrait donc pas que nous nous retrouvions dans la situation que nous avons connue avec le GPL. Avec Mme Bricq et nombre de députés appartenant à tous les groupes à l'Assemblée nationale, nous avions voté pour une amélioration de la fiscalité afin de développer le GPL, qui est un carburant fossile, certes, mais beaucoup plus propre. Or, on sait quels ont été - et quels sont encore - les obstacles, par exemple l'affaire des soupapes, qui ont freiné son développement, de sorte que le GPL reste aujourd'hui confidentiel en France alors que dans des pays comme l'Italie ou les Pays-Bas les automobilistes « roulent » en grande majorité au GPL.
Ce débat m'intéresse donc également d'un point de vue environnemental, et c'est aussi au ministre de l'agriculture que je m'adresse maintenant. Il semble simple au citadin que je suis d'envisager une meilleure répartition dans l'utilisation des céréales et, plus encore, des betteraves - mon département du Val-de-Marne est voisin de la Seine-et-Marne - pour produire de l'éthanol, alors que l'on mange de moins en moins de sucre et que les excédents sont donc de plus en plus importants.
Pour les oléagineux aussi, comme l'a dit M. le rapporteur général, il ne devrait pas être difficile de trouver avec les filières un moyen de se mettre d'accord, et c'est la raison pour laquelle l'amendement de M. Deneux ne me semble pas contradictoire avec celui de M. de Courson ou celui de M. Carrez.
Je rappelle simplement que les voitures avec un moteur au gazole représentent aujourd'hui la majorité des ventes, que ce soit pour PSA ou pour Renault, mais que nous sommes importateurs de gazole. Evitons cette fois de nous retrouver dans la même situation qu'avec le GPL et tâchons de ne pas rater le rendez-vous des biocarburants, d'où l'importance de cette discussion, qu'il s'agisse de la taxation ou de la qualité de l'environnement.