Notre amendement n'est ni antinational, ni dirigé contre Total, ni contre tout ce que vous voudrez. Je constate simplement que l'on va vers un enchérissement tendanciel de l'énergie fossile, indépendamment des coûts et des variations, quelquefois erratiques, du prix du baril. Le prix du brut est au niveau où il était avant la crise de 1973. On sait donc qu'il y aura un enchérissement.
Notre amendement vise donc à mettre en place une taxation exceptionnelle des entreprises pétrolières, qui a déjà été appliquée sous le gouvernement Jospin, au moment de la hausse du cours du brut et du prix à la pompe.
Je crois qu'on ne pourra pas échapper à cet aspect des choses. J'observe d'ailleurs que, parmi les causes de l'enchérissement, il y a le coût d'extraction, qui sera de plus en plus élevé. Cela ne veut pas dire que le pétrole va disparaître ; je ne suis pas catastrophiste. Mais nous allons vers un enchérissement naturel.
En dépit des bénéfices assez faramineux qu'ont réalisées ces industries pétrolières, elles n'ont pas privilégié l'investissement. Nos compagnies, comme toutes les compagnies pétrolières mondiales, connaissent un retard énorme d'investissement.
Comme le pétrole est de plus en plus profond, comme il se trouve dans l'eau et dans des zones de plus en plus difficilement accessibles, le pétrole coûte de plus en plus cher.
D'une certaine manière, les retards d'investissement que les industries ont entretenus doivent être pénalisés pour qu'il y ait une redistribution dans le budget national.