Intervention de Philippe Guérin-Petrement

Commission des affaires sociales — Réunion du 18 décembre 2012 : 1ère réunion
Plan de restructuration des activités de sanofi — Audition des coordonnateurs syndicaux

Philippe Guérin-Petrement, représentant de FO :

Nous vous remercions d'avoir accepté de nous recevoir afin de vous présenter le contexte dans lequel s'inscrit le plan proposé par Sanofi. Le 5 juillet dernier, la direction a annoncé aux membres du comité de groupe France un plan de restructuration touchant la recherche, le secteur des vaccins et les fonctions support sur l'ensemble des activités du groupe dans le pays. Il vient à la suite du plan « Transforming », débuté il y a trois ans à l'arrivée de Christopher Viehbacher à la direction générale du groupe. Celui-ci a conduit à la suppression de 3 500 à 4 000 postes, notamment 1 200 dans la recherche et 1 500 visiteurs médicaux, à la fermeture du site de Porcheville et à celle prochaine de ceux de Romainville et de Neuville-sur-Saône.

Ce nouveau plan entraînerait la disparition de 2 000 à 2 400 emplois supplémentaires alors que rien ne le justifie. Selon des propos tenus récemment par un des dirigeants de Sanofi, il n'y a que très peu de chances que les prochaines molécules qui pourraient être trouvées en France soient produites sur notre territoire.

Pourtant Sanofi est un leader de l'industrie pharmaceutique en France et en Europe. Le groupe compte 28 000 salariés et, avec son chiffre d'affaires de 33 milliards d'euros en 2011 et ses 8,8 milliards d'euros de bénéfices, il se situe au quatrième rang mondial. 50 % de ses bénéfices sont reversés aux actionnaires, soit l'équivalent de la masse salariale de l'entreprise en France. Les suppressions de postes ne sont donc pas justifiées. De plus, Sanofi perçoit 150 millions d'euros au titre du crédit impôt recherche (CIR) mais supprime les activités de recherche du site de Montpellier et envisage la fermeture de celui de Toulouse. Cela fragilise la recherche de Sanofi en France mais surtout, plus largement, la recherche scientifique dans notre pays.

Les fonctions support seront réparties dans deux « pôles d'excellence », à Lyon et à Paris. Une telle réorganisation implique des centaines, voire des milliers de mobilités pour les salariés concernés. Le plan de restructuration aura également des conséquences très importantes sur la production de vaccins. Loin d'être nécessaire, il est au contraire destructeur d'emplois. Cette stratégie purement boursière va poursuivre le démantèlement scientifique et industriel engagé depuis trois ans.

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