Sanofi avait beaucoup de retard en matière de biotechnologies ; il était donc nécessaire de faire un effort en matière d'investissement dans ce domaine, tout en restant prudent. Le rachat de Genzyme pour 15 milliards d'euros a conduit à l'abandon de la chimie. A Montpellier, l'investissement très lourd qu'a constitué la réalisation d'un pilote chimie, pour 107 millions d'euros, n'a finalement servi à rien puisqu'après sa validation, ce local a été mis sous cloche.
Concernant la cancérologie, l'idée d'origine de M. Viehbacher était de transférer toutes ces activités à Boston. Ce sont les organisations syndicales qui ont attiré l'attention des pouvoirs publics sur ce fait, alors qu'à la même époque le Président de la République lançait le plan cancer. Au final, Vitry a conservé un embryon de recherche en cancérologie mais toutes les décisions sont prises aux Etats-Unis.
Par ailleurs, il n'y a jamais eu de recherche sur le diabète à Montpellier. Depuis 2009, l'étude des maladies liées au vieillissement ainsi qu'une unité exploratoire sur les molécules chimiques de petite taille y étaient implantées. L'arrêt de ces activités est en cours, et on peut s'interroger sur la viabilité de ce site, conçu pour 1 800 personnes mais qui n'en accueillera bientôt plus que 700.
Désormais, toutes les nominations à des postes de recherche ou de direction au sein du groupe vont à des anglo-saxons qui viennent de sociétés américaines, jusqu'à un cadre de chez Coca-Cola. On assiste selon moi à un siphonage de l'industrie pharmaceutique par les Etats-Unis.
Les financements publics dont bénéficie Sanofi sont multiples et ne proviennent pas que de la sécurité sociale. Les aides à l'installation versées par les collectivités territoriales et le soutien qu'elles ont apporté à l'entreprise ne sont pas négligeables. Sanofi est une émanation d'Elf tandis qu'Aventis est l'héritière de Rhône-Poulenc. Les fonds publics n'ont donc jamais été absents de cette société.