Quel que soit l'accompagnement social proposé aux salariés, la problématique de fond est la suppression d'activités. Or une fois qu'une activité de recherche est supprimée, il n'est plus possible de revenir en arrière. Il faut donc mener une bataille fondamentale pour le devenir des salariés et des jeunes. Nos propositions relèvent de l'intérêt général.
Il y a eu beaucoup de suppressions d'emplois en Europe, en particulier dans les activités de recherche.
Concernant les biotechnologies, les organisations syndicales ont toujours été favorables à leur développement à condition de travailler les deux sujets, recherche clinique et recherche en biotechnologie, de façon parallèle. Les entreprises pharmaceutiques ont aujourd'hui tendance à privilégier les biotechnologies, non seulement parce que les profits potentiels sont plus importants, mais également parce qu'elles espèrent que les produits développés ne seront pas généricables. Un récent rapport de la Haute Autorité de santé (HAS) montre que si les traitements à base de biotechnologies demeurent comme aujourd'hui inabordables, leur poids ne sera plus supportable par la collectivité. Continuer à développer de façon équilibrée la recherche clinique et celle en biotechnologies relève donc d'un intérêt public. La France est un des pays les plus productifs en termes de recherche.
Sanofi estime à 1,8 milliard d'euros le coût de développement des médicaments. Pour nos experts, le coût réel doit être divisé par huit. En effet, les entreprises pharmaceutiques intègrent dans ce coût ce qu'elles estiment comme un manque à gagner et qu'elles calculent en effectuant la différence entre le produit de l'investissement dans la recherche et le profit qui aurait pu être réalisé si l'argent avait été placé sur les marchés financiers. Par ailleurs, les entreprises pharmaceutiques ne soustraient jamais du coût de production les aides publiques dont elles bénéficient, notamment le crédit d'impôt recherche.
Par ailleurs, il faudra un jour se poser la question de la transparence des prix des médicaments.
Concernant les startups, celles-ci ne peuvent vivre qu'à partir du moment où elles travaillent pour des acteurs importants dans leur domaine d'activité. Seules, elles ne peuvent pas survivre.
Je vous suggère de poser plusieurs questions à Monsieur Lajoux. En premier lieu, pourquoi la direction refuse-t-elle d'effectuer le bilan des plans de restructuration engagés ces trois dernières années ? Deuxièmement, pourquoi refuse-t-elle de participer à une réunion tripartite ? La direction dit qu'elle souhaite dialoguer seule avec les organisations syndicales sur la restructuration. Mais nous ne sommes pas là pour simplement accompagner un plan de restructuration qui compromet l'avenir de la filière dans son ensemble. Il est fondamental que soit discuté le principe même de ce plan.
Nous comptons sur vous pour élaborer une loi. Si le Parlement laisse entendre qu'une loi va être votée, cela enverra un signal à la justice dans le cadre des procédures contentieuses qui sont en cours, qu'il s'agisse de notre entreprise ou d'autres.