A l'origine de la problématique du site de Toulouse, il y a la question de la cartographie de notre recherche et développement en France. Nous avons neuf sites, ce qui est le résultat de l'histoire de l'entreprise, qui s'est constituée petit à petit. Et il arrive souvent que plusieurs sites fassent la même activité. Il s'agit donc de recentrer sur des sites un peu plus homogènes les domaines thérapeutiques que l'on étudie : l'oncologie à Vitry-sur-Seine, les maladies du vieillissement à Chilly-Mazarin, l'infectiologie autour d'un pôle Pasteur-Lyon. Reste donc la question de la recherche à Toulouse et à Montpellier. Montpellier a une activité de développement importante, qui permet le reclassement et le repositionnement des salariés dont le poste aurait vocation à être transféré. Un désengagement éventuel du site de Toulouse nécessite de s'assurer que le site conserve une vocation scientifique et technologique. Nous devons trouver une solution pour chacun de nos collaborateurs. Même s'il ne figure plus formellement dans les livres I et II, la question du site de Toulouse doit être traitée, et nous le ferons en concertation avec les représentants du personnel de Toulouse. Bien sûr, cela génère de l'émotion. Mais notre recherche doit être plus innovante. Et ce n'est pas simplement Sanofi, c'est toute l'industrie pharmaceutique qui a ce problème.
Nos grands concurrents, les laboratoires Roche, Novartis, Pfizer ou autres ont également un problème de recherche. Nous avions l'habitude de travailler sur la chimie, et la biotechnologie prend le dessus, dans des applications beaucoup plus complexes à traiter, qui nécessitent des compétences différentes de celles qu'ont nos chercheurs en chimie ou chimie fine. Mais nous devons procéder à cette mutation tectonique de notre dispositif de recherche.
Nous devons également trouver une solution pour Toulouse, mais il faudra du temps pour dépasser la phase émotionnelle.