Très tôt, dans un esprit de dialogue et de partage, nous avons rencontré le Gouvernement. Il nous a été suggéré d'écarter Toulouse de notre plan, et il a été question de nommer une mission intergouvernementale. Des noms ont même circulé. Sur le principe, nous n'étions pas opposés : j'ai moi-même vingt ans de pratique sociale coopérative avec nos partenaires sociaux, je suis loin d'être en guerre avec eux, et j'accueille favorablement toute initiative susceptible de faciliter la négociation. Mais l'idée de la mission a suscité une émotion terrible, et les partenaires sociaux l'ont refusée. J'ai respecté leur décision. Depuis le mois de septembre, l'idée reste en suspens ; à mon avis, la mission n'aura pas lieu. Il faut dire aussi que s'il n'y avait pas Toulouse, notre plan serait beaucoup moins médiatisé : les collaborateurs accepteraient de faire des réformes, de concentrer telle ou telle activité de recherche à Lyon, Strasbourg ou Paris. Ce n'est pas qu'il n'y aurait pas de débat, mais il n'aurait pas le même écho. Aujourd'hui, nous avons 600 collaborateurs à Toulouse qui n'ont aucune visibilité de l'avenir. Espérant que cette réunion marquerait un nouveau départ, nous avons repris contact avec nos représentants du personnel, et donné de l'élasticité au processus de concertation : vingt-cinq réunions ont déjà eu lieu, de nouvelles dates sont prévues, des experts doivent rendre des rapports. Nous donnons du temps au temps pour que nos collaborateurs disposent de toutes les informations possibles, et je les invite à nous rencontrer au début du mois de janvier, avant même s'ils le veulent, pour définir une méthode de travail. Comment répondre aux nécessités du site ? Comment répondre aux perspectives que réclament légitimement nos collaborateurs ? Avec Toulouse, nous avons ouvert une boîte de Pandore. Ce que nous souhaitons, c'est que le site garde une vocation technologique et scientifique. Sans risquer le délit d'entrave ni vous communiquer des informations confidentielles, je peux vous annoncer que nous avons pris des contacts informels grâce auxquels nous pourrions annoncer des ébauches de solutions pour rassurer une partie de nos collaborateurs situés à Toulouse.